France

Municipales : un ex-membre de l'UOIF sur la liste du maire LR de Saint-Etienne

Le maire Gaël Perdriau, candidat à sa propre succession à Saint-Etienne (Loire) et soutenu par François Baroin, a accepté sur sa liste un ex-membre de l’UOIF. Cette organisation est pointée du doigt pour sa proximité avec des salafistes.

Si le parti centriste UDI a été récemment accusé par Le Point et un livre pour son clientélisme envers les communautaristes islamistes en Seine-Saint-Denis, ce sont désormais Les Républicains (LR) qui sont critiqués pour une pratique similaire. Selon des informations révélées par Valeurs Actuelles, le 9 mars 2020, le maire sortant LR de Saint-Etienne, Gaël Perdriau, a accepté sur sa liste un ex-responsable national de l’Union des organisations islamiques de France (UIOF). L'UIOF (aujourd'hui rebaptisée Musulmans de France) est une organisation particulièrement décriée en France pour ses liens étroits avec les salafistes des Frères musulmans.

Selon l'hebdomadaire, Abdelouahb Bakli est actuellement le président de l'association Action-Espoir. «Elle gère à Saint-Etienne la mosquée Ibrahim El Khalil et le centre islamique Ibn Khaldun où sont prodigués des cours d'arabe et une aumônerie musulmane», explique Valeurs Actuelles. Il dirige en outre l’établissement de placement éducatif de la Loire, rattaché à la Protection judiciaire de la jeunesse qui dépend du ministère de la Justice. Ex-représentant du Conseil régional du culte musulman (CRCM) de Rhône-Alpes dans la Loire, ce quinquagénaire a été durant plusieurs années le directeur adjoint de l’ensemble scolaire Al-Kindi, situé à Décines-Charpieu, dans l’Est lyonnais, l'une des plus grandes écoles musulmanes de France.

Le magazine soutient que Gaël Perdriau est «un habitué de la mosquée Ibrahim El Khalil», où il affiche sa proximité avec Abdelouahb Bakli, comme en atteste une vidéo diffusée sur YouTube : «Sachez que l'on sera toujours à vos côtés», lui avait ainsi confié ce dernier au milieu des fidèles. Cette proximité risque de faire tache pour le parti de droite modérée, Gaël Perdriau ayant notamment reçu sur Twitter le soutien de l'un des potentiels prétendants à la présidentielle, le maire LR de Troyes, François Baroin.

D'autant que si les critiques affluent depuis l'opposition, que ce soit du Rassemblement national ou du Parti socialiste, elles émanent aussi de son propre camp. «La présence de M. Bakli ne nous amuse pas beaucoup», a ainsi confié à l'AFP un de ses colistiers sous couvert de l’anonymat. Un autre membre de la liste du maire a qualifié pour sa part cette présence «d'un peu limite quand on prône nous-mêmes la laïcité».

Dans des propos rapportés par l'AFP, Gaël Perdriau a résumé la polémique à «une campagne de calomnie» et à «des attaques inadmissibles». Contacté par l'agence de presse, Abdelouahb Bakli n'a pas souhaité s’exprimer.