France

Allocution de Macron sur le coronavirus : la sphère politique réagit

Les oppositions politiques répondent positivement au signal d'unité nationale face au covid-19 lancé par Emmanuel Macron, mais certains estiment les questions des frontières, du libéralisme et du service public remises en cause par cette crise.

Face à l'épidémie de Covid-19 qui frappe la France, droite et gauche prônent l'unité nationale après le discours d'Emmanuel Macron du 12 mars... tout en appelant à une remise en cause du modèle économique ou politique actuel.

Pour le chef de file de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon, le moment n'est pas à «la polémique» mais à la «solidarité et la cohésion», cependant précise-t-il sur Twitter : «Il aura fallu une crise, il est vrai mondiale, pour que le président de la République comprenne qu'un modèle de monde est mort et que le soin dû à tous est une priorité.»

Le premier secrétaire du parti socialiste, Olivier Faure, a pour sa part reconnu et prévenu : «Le président de la République a répondu à une large part de nos demandes. Nous accompagnerons l’effort et veillerons à ce que les paroles se traduisent en actes.»

Le député Les Républicains, Julien Aubert, a quant à lui relevé un paradoxe concernant les fermetures scolaires : «Fermer les crèches et écoles, alors qu’on sait que les plus jeunes sont porteurs sains du virus, c’est au contraire maximiser les chances de le disséminer car ce sont les grands-parents qui vont se substituer pour la garde. L’Italie a subi de plein fouet ceci.»

Marine Le Pen, présidente du Rassemblement national, s'est montrée plus critique de cette allocution présidentielle, ironisant sur les «revirements spectaculaires» d'Emmanuel Macron au sujet des frontières, et voyant dans ce discours, selon l'AFP, une «remise en cause totale [...] du modèle ultralibéral, du modèle des délocalisations à tout prix, du modèle de la privatisation, une ode au service public.»

Au micro de BFMTV, Marine Le Pen a aussi souligné une forme d'«incohérence» le 12 mars : «Un des premiers moyens de freiner l'épidémie était évidemment d'effectuer un contrôle aux frontières, qu'Emmanuel Macron se refuse à faire pour des raisons quasiment religieuses, tout en disant lui-même qu'il va peut-être être obligé de le faire. C'est une incohérence !»

Le président de Debout la France!, Nicolas Dupont-Aignan a pour sa part déploré sur Twitter : «L'union nationale, oui, mais avec des actes concrets et efficaces... La situation est trop grave pour se satisfaire de belles paroles et de demi-mesures ! Sans moyens concrets pour protéger nos soignants (masques), généraliser les tests de dépistage, ou encore contrôler les frontières, la nécessaire fermeture des écoles et universités ne suffira pas à endiguer l'épidémie de coronavirus.»