France

La SNCF paiera des millions d’euros d’indemnités à ses employés marocains pour discrimination

Le 21 septembre, la SNCF a été condamnée à dédommager quelques 800 «chibanis» marocains, embauchés dans les années 1970, et devra leur verser des indemnités colossales pour discrimination au travail, a fait savoir l’agence AFP.

Les sommes dues au titre de dommages et intérêts oscillent entre 150 000 et 230 000 euros, a expliqué à l’AFP le professeur Abdelkader Bendali qui soutient les plaignants. Au total, cela pourrait coûter jusqu’à 150 millions d’euros à la SNCF, reconnue coupable «discrimination dans l'exécution du contrat de travail» et «dans les droits à la retraite» par le Conseil des prud'hommes de Paris à l’encontre de plus de 800 cheminots de nationalité ou d'origine marocaine.

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«Aujourd'hui, on se sent cheminot à 100%», a confié Mohamed Ben Ali, 65 ans, après le prononcé du verdict par la cour. «C'est une grande chose : ils reconnaissent la différence que la SNCF a faite entre nous et les Français», a-t-il ajouté.

Les plaignants, embauchés comme contractuels dans les années 1970, avec un CDI de droit privé, sont actuellement à la retraite ou s’en approchent. Mais ils n’avaient pas droit au statut particulier dont bénéficient les cheminots, qui est plus avantageux, mais réservé aux ressortissants européens et aux jeunes employés.

Les 832 plaignants réclamaient initialement 400 000 euros de dommages et intérêts en moyenne. Leurs requêtes ont été examinées au mois de mars, après une dizaine d’années d’attente, pour certains d’entre eux.