Les messages appelaient à «attaquer les surveillants et la directrice de l'établissement» ainsi que «l'aumônier musulman». Et ils sont pris très au sérieux par les autorités compétentes. Le parquet national antiterroriste a ouvert une enquête pour «provocation» à des actes de terrorisme et «apologie» à la suite de menaces en ligne visant l'administration pénitentiaire, notamment le personnel de la prison de Fleury-Mérogis, a appris l'AFP ce 3 mars de source judiciaire.
D'après cette source, confirmant une information du quotidien Le Monde, l'enquête a été ouverte pour «provocation à la commission d'actes de terrorisme et apologie du terrorisme par le biais d'un service de communication au public en ligne». La Direction générale de la sécurité intérieure, la Sous-direction antiterroriste, la Sous-direction de lutte contre la cybercriminalité de la police judiciaire ainsi que la Police judiciaire de Versailles sont en charge de l'enquête ouverte le 20 février.
Sécurité renforcée
D'après Le Monde, un message a été diffusé sur une application de messagerie cryptée le 18 février à l'intention des détenus partisans du groupe Etat islamique en France, «spécialement à Fleury-Mérogis», demandant «d'attaquer les surveillants et la directrice de l'établissement» mais aussi «l'aumônier musulman».
«Toute menace de ce type est prise au sérieux», les personnels pénitentiaires faisant partie des «cibles privilégiées» au même titre que les forces de sécurité intérieures au moins depuis l'attentat de Magnanville (Yvelines), en 2016, a indiqué à l'AFP la Direction de l'Administration pénitentiaire (DAP).
La DAP a pris «des mesures de précaution et de sécurité adaptées». Il a notamment été décidé de «renforcer la sécurité périmétrique des établissements pénitentiaires en Ile-de-France», à l'aide de patrouilles de l'opération Sentinelle aux abords des établissements.
Une source proche du dossier a indiqué à l'AFP que le message a été «diffusé sur une chaîne confidentielle» et «immédiatement intercepté». Laurent Crampé, représentant local du syndicat Ufap-Unsa Justice, a indiqué ne pas être «au courant» de l'appel du 18 février.
«Pour nous la menace, elle est permanente depuis 2015 [...]. Il ne faut pas sombrer dans la psychose non plus mais il faut rappeler les règles de sécurité aux nouveaux venus pour éviter tout problème», a-t-il ajouté. «La direction prend au sérieux ces menaces, le plan Vigipirate a été renforcé, les gendarmes sont beaucoup plus présents sur place et on ne circule plus en tenue sur le domaine», a précisé de son côté une responsable locale de Force ouvrière.