France

Réforme des retraites : l'Assemblée nationale rejette la motion de censure de la droite

L'Assemblée nationale a rejeté la motion de censure de la droite contre le gouvernement Philippe, qui a eu recours au 49.3 pour faire passer en première lecture le projet de réforme des retraites. Une seconde, déposée par la gauche, va être examinée.

Sans surprise, la motion de censure des Républicains a été rejetée, ce 3 mars. Cette motion a recueilli 148 voix sur 577. Il aurait fallu 289 voix – la majorité absolue des députés – pour renverser le gouvernement. 

Le président des députés, LR Damien Abad, avait demandé plus tôt la censure pour sanctionner un «fiasco parlementaire sans précédent» sur cette réforme qui fera des Français «les grands perdants» et pour laquelle le Premier ministre a actionné le 49.3. 

Les Insoumis avec LR

Aux voix LR se sont ajoutées notamment celles des Insoumis, bien qu'en «désaccord complet» avec les propositions de la droite, notamment d'un recul de l'âge de départ à la retraite. Mais «tous les moyens légaux, pacifiques, sont bons pour dire "non" à ce gouvernement, à ce président», a justifié leur orateur François Ruffin. «Monsieur Guérini, les motions de censure ne sont pas des jeux de posture ! Ce n'est pas un jeu, mais la réponse cohérente à l'usage du 49.3», a complété le député LR Thibault Bazin.

Les socialistes n'ont pas voté la motion, «à l'opposé de ce que nous portons» selon Olivier Faure (PS). De même pour les communistes, qui avaient prévu initialement de se prononcer pour, mais se sont ravisés au vu du «sectarisme» et du «recul de ce projet pour les salariés», selon les mots de leur porte-parole Sébastien Jumel.

Une majorité du groupe Libertés et territoires et quelques UDI-Agir avaient en revanche prévu de voter pour la motion de la droite. Le gouvernement affronte deux motions de censure déposées par des oppositions. Une deuxième motion de censure portée par la gauche doit être votée ce 3 mars. Elle a toutefois peu de chances de passer – le MoDem, mais surtout Les Républicains ont annoncé qu'ils se prononceraient contre.

L'adoption du texte à l'Assemblée est donc quasiment acquise. Celui-ci poursuivra ensuite son parcours au Sénat, en avril. Le gouvernement espère toujours une adoption définitive du texte à l'été.