France

Le ministre de l'Agriculture perd ses nerfs et arrache le micro d'un journaliste de France 5 (VIDEO)

Poussé dans ses retranchements, le ministre de l'Agriculture Didier Guillaume a perdu ses nerfs et arraché le micro d'un journaliste de France 5 alors que celui-ci l'interrogeait sur une récente affaire concernant la maltraitance animale.

Le ministre de l'Agriculture Didier Guillaume est sorti de ses gonds le 26 février au Salon de l'agriculture, alors qu'un journaliste de France 5, Tancrède Bonora, l'acculait à répondre à ses questions sur une controverse concernant les abattoirs Sobeval. Au moment où le journaliste l'accusait d'avoir un «double langage», le ministre lui a en effet arraché le micro d'un geste brusque et rapide. Semblant prendre rapidement conscience de l'aspect pour le moins inapproprié de son geste, le ministre a rendu son micro au journaliste quelques secondes plus tard, en arguant que ce dernier le lui avait «mis dans la bouche». 

En toile de fond de ce coup de sang ministériel : l'affaire des abattoirs Sobeval, qui met l'exécutif dans l'embarras. Ces abattoirs sont la cible de l'association de défense des animaux L214 qui en avait demandé la fermeture le 20 février après la diffusion d'une nouvelle vidéo montrant, selon elle des, infractions «multiples», notamment «des signes de conscience ou sensibilité» des animaux au moment de leur mise à mort.

La préfecture de la Dordogne avait assuré dans un premier temps n'avoir pas décelé de «non-conformité à la réglementation» évidente, mais L214 est revenu à la charge le 25 février, affirmant que des échanges de courriels internes au ministère de l'Agriculture, adressés par erreur à l'association, montraient que les infractions étaient «avérées». L'association a cité un courriel attribué à un fonctionnaire du ministère, qui écrit que les non-conformités sont «indéniables, voire majeures».

Ces fuites ont poussé le ministère de l'Agriculture à annoncer le même jour la mise en œuvre d'une «enquête approfondie». La direction générale de l'Alimentation (DGAL) diligente «une nouvelle inspection de l'établissement» Sobeval, a fait savoir le ministère dans un communiqué publié le 25 février dans la soirée.

Selon L214, les  échanges datant du 19 et 20 février «trahiss[aient] l'inquiétude générée par ces nouvelles images». Le Parisien rapporte que dans l'un des mails qui a fuité, un haut responsable  affirme avoir «fait la liste des NC [non-conformités] indéniables, voire majeures relevées». Un autre courriel venant du cabinet du ministre insisterait en ces termes : «Il nous faut des edl [éléments de langage] béton pour ce soir».