France

François Fillon se prononce à son tour pour les statistiques ethniques en France

Dans un entretien au Journal du dimanche, l'ancien Premier ministre François Fillon appelle à «faire sauter» le «tabou» des statistiques ethniques, qui empêche de connaître «la réalité du peuplement» de la France.

Selon François Fillon, une politique d'immigration «qui fonctionne» doit passer par «la possibilité de savoir qui on accueille, ce que ces personnes deviennent, comment elles s'intègrent». 

Pour l'ancien Premier ministre, qui, lors de cet entretien s'est principalement appuyé sur les réflexions qu'ils a réunies dans son dernier livre  «Faire» qui paraîtra lundi, il ne faut surtout pas que la France subisse une immigration d'une seule région du monde qui serait déconnectée des besoins économiques du pays et de ses possibilités sociales.

Pour savoir «quelle est la réalité du peuplement de notre pays», «il faut des statistiques ethniques». «C'est un tabou qu'il faut faire sauter. Sinon, on restera dans le non-dit, le refus de la réalité», a déclaré le Premier ministre de Nicolas Sarkozy, ajoutant que la colère des citoyens était due au décalage entre «le discours sur les nécessités de l'intégration et la réalité de ce qu'ils vivent tous les jours». 

Les statistiques ethniques, qui permettent de connaître le nombre et les origines des étrangers ou des personnes d'origine étrangère résidant dans l'Hexagone, ne sont pas autorisées en France et constituent un sujet sensible depuis de nombreuses années.

En mai dernier, le maire de Béziers, Robert Ménard avait créé la polémique après avoir déclaré lors d'une émission de télévision que «64,6% des enfants de sa commune étaient musulmans», en se basant sur le seul nom de famille des élèves.  

Suscitant  l'indignation du monde politique, Robert Ménard avait envoyé une lettre aux élus de l'Assemblée nationale, leur demandant de débattre pour autoriser les statistiques ethniques. «Notre république ne peut pas continuer à installer des politiques sans connaître exactement la réalité statistique à laquelle on prétend les appliquer», pouvait-on notamment lire dans cette lettre.