Toutes les entrées du tribunal de Paris étaient bloquées ce matin du 24 février par plusieurs dizaines d'avocats, opposés à la réforme de leur régime autonome de retraite.
Dans une ambiance globalement calme, les avocats contestataires ont chanté et scandé leur mécontentement, certains brandissant des drapeaux du Syndicat des avocats de France (SAF) ou des banderoles indiquant «Avocats en colère».
Au micro de notre reporter, des avocats ont détaillé les raisons de leur mobilisation. «Pour essayer de nous faire entendre, parce que madame Belloubet [ministre de la Justice] et le gouvernement [du président] Macron nous entendent pas, nous passons à la vitesse supérieure», a exprimé Julia Courvoisier, avocate au barreau de Paris.
«Nous sortons notre 49-3 [en bloquant les entrées du palais de justice]», a martelé l'avocate au barreau de Paris Caroline Mécary, en référence à l'option envisagée par la majorité présidentielle pour faire passer la polémique réforme des retraites. «Notre profession, notre métier risquent de disparaître – en tout cas un tiers des avocats de France risquent de disparaître avec l'augmentation de la cotisation qui est prévue dans la réforme des retraites», a-t-elle expliqué.
On ne peut pas demander à un avocat de voir ses cotisations doubler, ses pensions baisser, sans qu'il fasse rien
«On ne peut pas demander à un avocat de voir ses cotisations doubler, ses pensions baisser, sans qu'il fasse rien, et je crains que le gouvernement n'ait pas compris qu'on ne lâchera rien», a également déclaré à notre micro Pierre Degoul, avocat au barreau des Hauts-de-Seine.
Selon l'AFP, les quelques personnes qui parvenaient à se faufiler dans le tribunal ont été huées par les avocats bloquant les entrées.
L'audience du procès Fillon reportée en raison de la grève
En fin de matinée, selon des images diffusées par le journaliste indépendant Clément Lanot, des CRS intervenaient pour déloger les manifestants. A midi, les opérations de blocage était encore de mise.
Cet après-midi, le début du procès de François Fillon était prévu dans ce tribunal. L'ex-candidat de LR à la présidentielle, son épouse et son ancien suppléant à l'Assemblée Marc Joulaud sont jugés dans l'affaire des emplois présumés fictifs de Penelope Fillon. L'audience a été reportée au 26 février en raison de la grève des avocats.