En déplacement le 18 février à Mulhouse, où il était venu présenter son plan de lutte contre le «séparatisme islamiste», le président de la République a soulevé une polémique venue de son opposition de droite. Plusieurs personnalités politiques se sont en effet émues qu'Emmanuel Macron ne réagisse pas à la présence, à proximité immédiate, d'une femme portant un voile intégral, pratique interdite par la loi française.
Un «laxisme humiliant»
Le député du Rassemblement national Bruno Bilde a ainsi interrogé le 19 février Christophe Castaner sur cet incident. Dans une question écrite, l'élu du Pas-de-Calais a interrogé le ministre de l'Intérieur «sur les violations régulières de la loi du 11 octobre 2010 interdisant la dissimulation du visage dans l'espace public et sur le refus des pouvoirs publics de la faire respecter».
«Lors d'un déplacement à Mulhouse dédié à la lutte contre le séparatisme islamiste, Emmanuel Macron a été photographié à quelques centimètres d'une femme portant un niqab», a noté le député, pour qui le président de la République a ainsi fait «montre d'un laxisme humiliant en acceptant cette provocation et en laissant la contrevenante violer ostensiblement la loi de 2010».
Selon l'élu RN, cette séquence illustre «l'impuissance criante et la lâcheté dramatique d'Emmanuel Macron face au communautarisme» et «rappelle que la loi interdisant le port du voile intégral n'est pas respectée dans notre pays».
L'élu a été rejoint dans sa prise de position par plusieurs pontes de son parti. «A-t-elle été interpellée comme l'exige la loi ?», a notamment demandé la présidente du RN Marine Le Pen dans un tweet.
«Le président de la République qui nous dit que l'islam politique n'a pas sa place en France le fait alors qu'à 10 centimètres de lui, il y a une personne qui porte le voile intégral», s'est indigné dans la même veine l'élu RN Julien Odoul sur BFMTV. Pour lui, Emmanuel Macron n'est pas «capable de faire respecter les lois de la République sur notre sol».
Au-delà du RN, d'autres élus de droite se sont indignés de la scène. C'est notamment le cas du président du parti gaulliste Debout la France, Nicolas Dupont-Aignan, qui a évoqué sur Twitter une «image qui symbolise la démission de l'Etat face à l'islamisme».
Du côté des Républicains, l'image a également suscité son lot de réactions, comme celle du député et ancien prétendant à la présidence du parti Guillaume Larrivé.
«Triste résumé, en image, de la démission de l’Etat face à la conquête islamiste : à quelques centimètres du président de la République, cette personne viole manifestement la loi interdisant le port du voile intégral, en toute impunité... Soumission», a-t-il twitté.
Même son de cloche chez sa camarade eurodéputée et ancienne ministre Nadine Morano, qui a quant à elle directement interpellé, sur internet, le chef de l'Etat : «Avez-vous saisi vos services pour que plainte soit déposée contre cette femme qui ne respecte pas la loi du port d’interdiction du voile intégral face à vous par provocation contre la France ? J’attends votre réponse, merci», a-t-elle écrit sur le réseau social.
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