Emmanuel Macron s'attaque au communautarisme turc. Lors de son déplacement à Mulhouse, ce 18 février, où il a dévoilé son plan contre le «séparatisme islamiste», le chef de l'Etat a fait part de ses inquiétudes quant à la place de la Turquie sur le sol français. «On peut avoir une culture, une famille, une identité qui s'ajoute et vient enrichir son appartenance à la République. On ne peut pas avoir un projet qui, au nom de ses origines, vise à ne pas s'intégrer dans la République», a-t-il d'abord affirmé.
«Je le dis à nos concitoyens qui sont d'origine turque ou sont binationaux [...] ils sont à mes yeux pleinement Français et je souhaite qu'ils soient pleinement Français. Et c'est parce que je veux les traiter comme des citoyens français que je veux qu'ils aient les même droits que tous les Français mais aussi qu'ils soient soumis aux même lois que tous les Français et toutes les Françaises», a-t-il ajouté.
Avant de conclure : «On ne peut pas avoir les lois de la Turquie sur le sol de France. Ça, c'est non.»
Ecoles turques et meeting d'Erdogan
Fin janvier, le chef de l'Etat s'était engagé à «mettre fin à toutes les pratiques éducatives qui ne respecteraient pas les règles, les lois et les programmes de l'école de la République», lors du dîner annuel du Conseil de coordination des organisations arméniennes de France, dont il était l'invité d'honneur.
Une référence à peine voilée au projet d'ouverture «d'écoles turques» sur le territoire français, révélé par le magazine Le Point en mai 2019. Face à la polémique, le ministre de l'Education nationale Jean-Michel Blanquer avait déclaré : «Je pense que nous avons aujourd'hui trop de gestes inamicaux qui nous viennent de la Turquie, nous avons trop d’inquiétudes sur ce que font déjà les autorités turques vis-à-vis des communautés turques en France, pour ne pas être très vigilants sur ce genre de projets [...] Chacun sait que la Turquie est dans une logique particulière. Elle a tourné le dos à la laïcité qui a caractérisé son histoire pendant des décennies et elle est dans une logique de fondamentalisme islamiste et d’extension. On doit être totalement lucides par rapport à cet enjeu et donc je suis évidemment très vigilant sur cette initiative.»
Ce à quoi les autorités turques avaient répondu par un communiqué du ministère des Affaires étrangères : «Il semble que le ministre français n’a pas été correctement informé de ce processus. Il nous est impossible d’accepter ces déclarations basées sur des allégations imaginaires et dénuées de tout fondement.»
En 2015, entre 12 000 et 15 000 personnes avaient assisté à un meeting de Recep Tayyip Erdogan à Strasbourg, où le président turc avait affiché sa volonté de poursuivre les terroristes «jusque dans les montagnes».
En mars 2017, c'est le ministre turc des Affaires étrangères Mevlut Cavusoglu qui avait tenu un discours devant la communauté turque à Metz. A l'invitation d'une association locale, l'Union des démocrates turcs européens section Lorraine (UETD), le chef de la diplomatie turque avait défendu, pendant un peu plus d'une heure, l'adoption du projet de révision constitutionnelle.