Les activistes d'Extinction Rebellion poursuivent leurs actions. Ce 17 février, plusieurs dizaines de militants ont occupé pacifiquement les sites voisins de Cemex et de Lafarge à Issy-les-Moulineaux, près de Paris, pendant plusieurs heures pour dénoncer l'impact de l’industrie de la construction sur l’environnement. Ils ont notamment bloqué la sortie des camions-bétonnières devant alimenter des chantiers en cours, les aspergeant de peinture et peignant dessus des slogans comme «Le ciment ment», «Laisse le sable à la mer» ou «1 tonne de ciment = 900 kg de CO2».
L'un des militants présents sur place a expliqué à RT France les raisons de cette action. «On n'est pas d'accord avec la façon dont se comporte l'industrie de la construction, notamment sur la question des grands projets inutiles et imposés, on considère qu'il y a aujourd'hui énormément de projets d’artificialisation des sols et on bétonne énormément la France sans consulter la population», a-t-il déploré. Pour ce jeune activiste, il s'agit d'un «déni de démocratie dans lequel les lobbies jouent un point hyper important. Donc l'idée, c'est de dire : "Est-ce qu'on va laisser continuer à faire ça ?"», a-t-il ajouté.
Lors de cette action, un militant a échangé avec un ouvrier du chantier. «Si moi je ne travaille pas, cela veut dire que mes enfants ne pourront pas partir à l'école. S'ils ne vont pas à l'école, cela veut dire qu'après il n'y aura plus d'intellectuels», a notamment expliqué ce salarié.
Selon Extinction Rebellion, «l'industrie de la construction, si c'était un pays, serait le troisième pollueur du monde». Pour Alain Bournarel, manifestant et ingénieur dans le bâtiment, intervenant sur les alternatives au béton, «les bâtiments de demain seront différents dans leur conception et dans leurs matériaux. On ne répondra pas aux enjeux de demain avec les techniques d'aujourd'hui».
Le militant a développé son propos au micro de RT France.
Lors de cette journée, une démonstration de construction en bois-terre-paille était organisée. Des militants ont aussi versé du faux sang biodégradable sur un tas de gravas qui représente «le sang des espèces qui disparaissent et des exploités».
Aux alentours de 10h45, les CRS sont arrivés sur place, ce qui n'a pas empêché les militants d'Exctinction Rebellion de poursuivre le blocage, en musique.
Depuis 2019, l'organisation écologiste Extinction Rebellion multiplie les actions pour protester contre «l'inaction climatique» des gouvernements, en France mais aussi dans d'autres pays comme le Royaume-Uni.
En décembre 2019, le groupe activiste avait par exemple revendiqué la «mise hors service» de 3 600 trottinettes électriques en libre service, pour dénoncer leur impact écologique et soutenir la grève contre la réforme des retraites.
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