En amont d'un «lundi noir» annoncé dans les transports par cinq organisations syndicales dont quatre de la RATP, la CGT avait pour sa part critiqué le choix du lundi 17 février. A l'approche d'une grève interprofessionnelle nationale prévue le 20 février, la CGT RATP avait en effet expliqué dans un tract diffusé la semaine passée : «Ce n'est pas le moment de disperser nos forces».
De son côté, le secrétaire d'Etat chargé des Transports Jean-Baptiste Djebbari a donc annoncé, à la veille du 17 février, «un trafic normal à la SNCF» et «normal ou quasi-normal à la RATP». Et Jean-Baptiste Djebbari de déclarer : «La grève reconductible telle que nous l'avons connue début décembre est effectivement terminée.»
De fait, le fonctionnement des transports parisiens n'est que légèrement perturbé en ce début de journée, comme en témoigne le bulletin de trafic en temps réel de la régie.
Il semble toutefois hâtif de mettre sa main à couper concernant l'évolution du mouvement social : des appels à une grève interprofessionnelle à l'échelle nationale ont bel et bien été publiés et relayés à l'approche du 20 février. «La victoire est à portée de main, ne tombons pas dans le piège de la division des luttes», titre pour sa part la CGT RATP à ce sujet : «Vers un 20 février puissant tous ensemble pour le retrait du projet de loi», peut-on lire sur son compte Twitter.
Le 10 février dernier, 140 personnalités lançaient une pétition pour demander un référendum sur la réforme des retraites portée par le gouvernement. Une initiative qui serait plébiscitée par deux Français sur trois selon un récent sondage de l'Institut français d'opinion publique (IFOP).
En effet, parmi les points les plus contestés de la réforme, des dispositions mises en avant dans le rapport initial ont été analysées par certains observateurs circonspects. Citant par exemple un chiffrage des services de l’AGIRC-ARRCO (le système français de retraite complémentaire des salariés), l'Union générale des ingénieurs, cadres et techniciens CGT évoquait au mois de décembre 2019 la perte considérable de ressources qu'une telle réforme pourrait faire peser sur le système de retraites envisagé par le gouvernement, affirmant dans un communiqué daté du 18 décembre : «l’étude démontre que le manque à gagner en termes de cotisations serait de près de 4,8 milliards en moyenne annuelle, soit en cumulé de 2025 à 2040 de plus de 71 milliards d’euros».