France

Partout en France, les maires se mobilisent contre la baisse des crédits de l'Etat

Les maires se mobilisent ce samedi contre la baisse des dotations de l'Etat pour les collectivités locales, qui, selon eux, met les services publics en danger. Néanmoins, aucun grand élu socialiste ne devrait participer aux manifestations.

Entamée en 2014, la baisse des dotations doit représenter d'ici 2017 un manque à gagner de 15,8 milliards pour les communes de France. 

Selon François Baroin (Les Républicains - LR), le président de l'Association des maires de France (AMF), «cette amputation est inéquitable, insoutenable pour les communes et intercommunalités et aura de graves conséquences sur l'activité économique dans les territoires».

Ainsi, à l'invitation de l'AMF, des élus de toutes tendances ont appelé à cette journée d'action, oubliant les clivages droite-gauche. Pour l'AMF et les principales associations du bloc communal, il y a «urgence à réviser le calendrier» et le volume de l'effort demandé aux communes. 

Cette mobilisation des élus locaux pourrait donner du fil à retordre au gouvernement à trois mois des élections régionales, bien que ce dernier ait en partie répondu à leurs préoccupation en annonçant la création d'un fonds doté d'un milliard d'euros, dont 500 millions pour les zones rurales, destiné à soutenir les projets d'investissement que les collectivités ne parviennent pas à financer.

Mais certains acteurs politiques, notamment la Fédération nationale des élus socialistes et républicains (FNESR) dénoncent une manoeuvre de François Baroin, ancien ministre du Budget de Nicolas Sarkozy, et de la droite. 

Ainsi, François Rebsamen, ex-ministre du Travail et actuel maire de Dijon (Côte d'Or) a estimé que cette mobilisation avait été fomentée par l'opposition qui «souhaite en faire une journée de contestation du gouvernement». D'ailleurs, aucun des grands élus socialistes ne devrait participer aux manifestations.

Pour le vice-président socialiste de l'AMF André Laignel, qui soutient le mouvement, les «diminutions de moyens considérables» affaiblissent «les territoires, mais aussi l'économie nationale».

La mobilisation a commencé dès vendredi avec un rassemblement des maires de communes populaires de Seine-Saint-Denis, qui se sont rendus à pied de la mairie de Saint-Denis à la sous-préfecture, arborant leur écharpe tricolore.

Les élus de nombreuses communes se rendent actuellement à la rencontre de leurs administrés pour partager avec eux leurs inquiétudes. Le maire de Neuilly-Plaisance, Christian Demuynck (LR), a même décrété «quatre jours de deuil» dans sa ville.

Le Front National a, quant à lui, apporté samedi son «plein soutien» aux maires. Dans un communiqué, Marine Le Pen a déclaré que «les petites communes sont dans le collimateur des gouvernements successifs, qui les asphyxient financièrement dans le but de les faire disparaître au profit des grosses collectivités lointaines et coûteuses», avant d'appeler à un «plan national de lutte contre les gaspillages et les gabegies dans ces grosses collectivités», considérant que les petites communes n'ont «pas à payer les excès des autres».