France

Après le scandale Griveaux, la classe politique alerte contre une menace pour la démocratie

Le candidat macroniste à la mairie de Paris Benjamin Griveaux a jeté l'éponge après la diffusion de vidéos intimes. De droite comme de gauche, des hommes et des femmes politiques français dénoncent une atteinte en ligne à la vie privée.

«Foire aux ordures», «abomination», «climat inquiétant», de nombreux responsables politiques ont fermement condamné la diffusion sur le web de la vidéo intime à caractère sexuel de Benjamin Griveaux, une méthode indigne et une menace pour la démocratie selon eux. 

«L'attaque indigne qu'il subit est une menace grave pour notre démocratie», a ainsi tweeté l'ex-LREM et candidat dissident à la mairie de Paris Cédric Villani. La maire PS de Paris Anne Hidalgo, candidate à sa propre succession, a appelé «au respect de la vie privée et des personnes».

«Jusqu'où ira-t-on dans la honte et l'abomination ? Ce n'est plus aux chiens qu'on livre les hommes désormais, mais aux rats planqués au fond des pires égouts», a dénoncé sur Twitter l'ancienne socialiste et Ministre de la culture Aurélie Filippetti. Interrogé sur BFMTV, le député LREM Bruno Questel fustige une «saloperie» et une «foire aux ordures». «On franchit une nouvelle étape. On n'a plus de limites et il faut aussi que les politiques s'interrogent».

«Rien d'illégal dans ce qui est révélé à ce stade sur Benjamin Griveaux. Son intimité sexuelle ne devrait pas se retrouver sur la place publique. Dans la bataille politique, tout ne devrait pas être permis. Ce climat est inquiétant d'un point de vue démocratique», a souligné également la députée insoumise Clémentine Autain.

«Peu importe ce qu'on pense de Benjamin Griveaux aujourd'hui, cette histoire est profondément dégueulasse, et inquiétante pour la suite. La politique, cela ne doit pas, cela ne peut pas être ça. Ressaisissons-nous collectivement ou nous allons tous nous noyer dans la fange», prévient aussi l'essayiste et eurodéputé de gauche Raphaël Glucksmann.

Mélenchon y voit un règlement de compte et appelle les insoumis à rester à l'écart 

«Refusons le naufrage voyeuriste de la vie publique du pays» : le chef de file de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon a condamné lui aussi la publication odieuse «d'images intimes pour détruire un adversaire», après le retrait de Benjamin Griveaux de la campagne municipale à Paris.

«Non, tous les coups ne sont pas permis», a-t-il ajouté dans ce message publié sur Twitter, s'adressant à ses militants : «Insoumis, ne participez d'aucune façon au règlement de compte dont Benjamin Griveaux fait l'objet». Des responsables politiques de tous bords se sont pareillement indignés de la diffusion sur le web de la vidéo intime à caractère privé de Benjamin Griveaux, à l'origine de son renoncement.

Toujours dans le camp insoumis, la conseillère LFI de Paris et candidate à la mairie de Paris Danielle Simonnet a confié sur BFMTV son indignation en dénonçant «l'instrumentalisation de la vie privée». Le député Alexis Corbière, proche de Jean-Luc Mélenchon, a sur la même chaîne critiqué «l'américanisation» de la vie politique, tout en déclarant : «Je comprends, il est intimement ébranlé. Mais ça ne le gêne pas, lui, pour porter des coups rudes contre les Français».

A gauche toujours, le secrétaire national du PCF Fabien Roussel a tweeté: «La politique, c'est du débat, ce sont des idées que l'on combat ou que l'on défend. Mais cela n'est pas ça. Ceux qui participent à cette opération sont d'ignobles personnages».