France

Profs et lycéens mobilisés contre la réforme du bac, des établissements bloqués dans toute la France

En lutte sans concession contre la réforme du baccalauréat qui met à l'honneur le contrôle continu avec les fameuses E3C, les lycéens, et certains enseignants du secondaire, bloquent les établissements et passent parfois par la case garde à vue.

Une trentaine d'enseignants mobilisés contre la réforme Blanquer de l'épreuve du baccalauréat et en particulier contre les épreuves communes de contrôle continu se sont réunis le 8 février sur les marches du grand théâtre à Angers pour pousser la chansonnette. Comme de nombreux lycéens à travers toute la France, ils entendaient ainsi faire entendre leurs protestations contre le nouveau baccalauréat.

Le 6 février, le ministre de l'Education, Jean Michel Blanquer, annonçait vouloir «faire évoluer les épreuves de mai-juin dans le sens de la simplicité», mais les épreuves continuent d’être perturbées partout sur le territoire national. Des blocages ont lieu devant les établissements et les épreuves doivent parfois être annulées, faute de candidats.

Pour défaire les blocus, les forces de l'ordre procèdent parfois à des interpellations qui se terminent en garde à vue. Cela a été le cas pour 25 lycéens franciliens, selon le décompte du journal L'Humanité publié le 10 février.

A Marseille, le lycée Adolphe Thiers a pareillement été bloqué le 10 février par les lycéens pour empêcher la tenue des épreuves, ce qui a entraîné l'annulation de ces dernières, malgré l'intervention de la police nationale.

Selon une avocate qui prend en charge des familles dont les jeunes (de 15 à 17 ans) ont été placés en garde à vue, parfois interpellés sur le lieu du blocus, parfois plus tard, ces mesures ont été prises pour «intimider» les étudiants, ainsi qu'elle l'a assuré à l'Humanité : «Pour intimider les lycéens et faire en sorte que ces épreuves se déroulent coûte que coûte, il y a eu une explosion récente du nombre de jeunes placés en garde à vue. Tout laisse à penser que des consignes ont été données afin d’utiliser ces gardes à vue comme des punitions, des mesures vexatoires pour décourager les lycéens de se mobiliser. A l’image de ce qui a été fait contre les Gilets jaunes, il y a quelques mois.» 

Et de préciser : «De fait, beaucoup ont subi des prises d’empreintes, ont intégré le fichier Fnaeg et sont donc désormais considérés comme "connus des services de police". »

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