France

Attaque à la préfecture de police de Paris : Eric Ciotti pointe «une défaillance collective»

Ce 5 février, le président de la commission d’enquête de l’Assemblée nationale sur l’affaire Harpon, Eric Ciotti, a notamment pointé «une accumulation de signes» avant l'attaque, le 3 octobre dernier, contre la préfecture de police de Paris.

La commission d’enquête de l’Assemblée nationale sur l’affaire Harpon a livré ce 5 février quelques éléments de son rapport à mi-parcours de ses travaux. Devant la presse, le député Les Républicains (LR) Eric Ciotti, qui en assure la présidence, a affirmé qu’«il y [avait] eu une accumulation de signes» en amont de la tuerie qui a eu lieu le 3 octobre dans l’enceinte de la préfecture de police de Paris. Celle-ci a causé la mort de trois policiers et un agent de la préfecture dont une femme.

La situation de son handicap a conduit peut-être à une plus faible vigilance de ses collègues

«Nous avons eu connaissance d'une faillite collective [...] compte tenu du profil de Mickaël Harpon», a affirmé le député LR des Alpes-maritimes, pointant dans la foulée des «signaux faibles en matière de radicalisation» islamistes «émis à plusieurs reprises». Interrogé par RT France sur l’hypothèse que Mickaël Harpon ait pu commettre son attentat, en réaction aux discriminations dont il aurait été victime, Eric Ciotti a ainsi déclaré : «Le lien n’a pas été fait […]. La situation de son handicap a conduit peut-être à une plus faible vigilance de ses collègues. C’était souvent quelqu’un qui aimait les formes de provocation à l’égard de ses collègues.» Dans ce sillage, Eric Ciotti a évoqué le sentiment de «frustration» qu’aurait ressenti Mickaël Harpon, concernant son évolution professionnelle peu rapide à son goût. 

Accumulation de dysfonctionnements majeurs, structurels, fonctionnels et organisationnels

Poursuivant leur compte-rendu, Eric Ciotti et le rapporteur de la commission, Florent Boudié (LREM), se sont montrés particulièrement critiques à l’égard de la direction du renseignement de la préfecture de police de Paris (DRPP) à laquelle Mickaël Harpon appartenait. Celle-ci avait notamment pour mission le recueil du renseignement sur la radicalisation djihadiste. Faisant part de la «sidération» de l’ensemble de la commission face à une «accumulation de dysfonctionnements majeurs, structurels, fonctionnels et organisationnels», et face à «l'amateurisme» de la direction, ils ont en outre déploré l’absence de «formation à la détection et la prévention des risques de radicalisation islamiste». Selon eux, la DRPP n’appliquait pas «des standards en vigueur dans les autres services de renseignement» comme la DGSI (sécurité intérieure) ou la DGSE (sécurité extérieure).

Répondant à RT France sur une éventuelle «déconnexion de la hiérarchie» dans cette affaire – Laurent Nunez, l’actuel secrétaire d’Etat au ministre de l’Intérieur, était à l’époque le numéro deux de la préfecture de police à l’époque des premiers signalements – Florent Boudié a mis en exergue un dysfonctionnement dans la transmission de ces information sensibles, exemptant ainsi les plus hauts responsable de la DRPP : «Ce que nous constatons, c’est que la remontée d’informations n’a pas dépassé le stade du chef de section : c’est-à-dire le supérieur hiérarchique immédiat de Mickaël Harpon.»

Selon le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner, les services de police étudient «106 cas» de policiers soupçonnés de radicalisation islamiste depuis le 3 octobre 2019.

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