France

«LBD 2020» et fauve éborgné : Emmanuel Macron pose avec un t-shirt contre les violences policières

Au festival de BD d'Angoulême, Emmanuel Macron a surpris son monde, ce 30 janvier, en posant avec un t-shirt dénonçant les violences policières, offert par le dessinateur Jul. Ce même jour, le président a récusé «le terme de violences policières».

A l'occasion d'un déjeuner entre le chef de l'Etat et des auteurs au Festival de la bande dessinée d'Angoulême (Charente), Emmanuel Macron a reçu des mains de Jul, dessinateur de Silex and the city, un t-shirt représentant un Fauve (la récompense attribuées à Angoulême) éborgné. Sous le dessin est écrit : «LBD 2020», référence au lanceur de balles de défense (LBD) et à l'acronyme choisi pour l'année de la BD (BD 2020).

Une photo du président de la République posant tout sourire avec son cadeau, postée par le dessinateur sur les réseaux, a immédiatement enflammé la Toile. Jul a précisé, à cette occasion, avoir eu «une longue conversation sur le sujet des violences policières» avec Emmanel Macron. 

Emmanuel Macron «récuse le terme de violences policières»

Interrogé un peu plus tard par la presse, dont l'AFP, Emmanuel Macron a déclaré qu'il «récusait le terme de violences policières», assurant que «la violence est d'abord dans la société». «Néanmoins de là où je suis je dois défendre la créativité, la liberté d'expression, y compris l'insolence et y compris la création d'artistes qui disent des choses [...] avec lesquelles je ne suis pas en accord», a encore affirmé le président. «Et s'il y a des policiers et des gendarmes qui ne respectent pas la déontologie, et je l'ai dit très clairement, je souhaite qu'ils soient poursuivis et sanctionnés de manière exemplaire», a-t-il ajouté.

Dans une ville quadrillée par de nombreuses forces de l'ordre, l'épisode a éclipsé le reste de la visite présidentielle qui visait à «montrer l'attachement» du chef de l'Etat «au dessin et à la bande dessinée», selon l'Elysée. La dernière visite présidentielle à Angoulême datait de 1985, sous la présidence Mitterrand.

Le chef de l’Etat a évité le centre ville, où environ 200 manifestants hostiles à la réforme des retraites, des avocats et une poignée d'auteurs, l'attendaient.

En l'absence du président, ces manifestants, rassemblés sur le parvis de l'Hôtel de Ville, ont copieusement chahuté et sifflé le ministre de la Culture Franck Riester, venu lancer l'année de la BD.

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