France

Un tiers des Français juifs se sentent «menacés», selon une étude de l'Ifop

34 % des Français de confession ou de culture juive se sentent «régulièrement menacés», selon une étude de l'Ifop, dévoilée par Le Parisien. Le 22 janvier, le président doit évoquer la lutte contre l'antisémitisme lors de son déplacement en Israël.

«La société française est devant une poussée de l'antisémitisme» : c'est le constat de Dominique Reynié, directeur de la Fondapol, après la publication des résultats de l'étude inédite de l'institut Ifop pour la Fondation pour l'innovation politique et l'American Jewish Committee, sur le quotidien des Français juifs.

Selon cette étude dont les résultats ont été dévoilés par Le Parisien le 20 janvier, 34% des Français de confession ou de culture juive se sentent «régulièrement menacés», soit 26 points de plus que l'ensemble de la population française (8%).

Les jeunes les plus touchés

Dans le détail, 70% des Français juifs disent avoir déjà été victimes d'un acte antisémite. 64% expliquent «avoir subi une agression verbale au moins, que ce soient des moqueries ou des injures, et presque un quart (23%) une agression physique, des gifles, des coups ou des bousculades», rapporte Le Parisien

Parmi ces victimes d'antisémitisme, les jeunes sont les plus touchés. 84% des juifs français de 18-24 ans affirment avoir été victimes d'un acte antisémite, 79% d'entre eux d'une agression verbale antisémite et 39% d'une agression physique en raison de leur confession.

Afin d'éviter d'être la cible d'antisémitisme, des juifs français mettent en place des stratégies : cela passe par éviter certains quartiers, pour 43% d'entre eux, ou encore renoncer à porter un signe vestimentaire ostensible, comme la kippa (33%). En outre, 25% ne révèlent pas leur religion au travail. 

Emmanuel Macron attendu sur la lutte contre l'antisémitisme

Le 21 janvier, le chef d'Etat français se rend en Israël, accompagné de Christophe Castaner et de Jean-Michel Blanquer, pour s'entretenir notamment avec le premier ministre Benjamin Netanyahou le lendemain.

Le 22 janvier au soir, le président français retrouvera les représentants d'une quarantaine de pays lors d'un dîner officiel pour marquer le 75e anniversaire de la libération du camp nazi d'Auschwitz-Birkenau.

Le lendemain, Emmanuel Macron rendra hommage aux juifs déportés depuis la France en se rendant au mémorial de la déportation des Juifs de France, à Roglit, à l'ouest de Jérusalem.

Sur ce lieu où sont plantés 80 000 arbres, il discutera avec cinq lycéens français et cinq rescapés qui, enfants, avaient été cachés en France pendant la guerre.

Avant de participer à la cérémonie sur la libération d'Auschwitz au mémorial de Yad Vashem le 23 janvier aux côtés de nombreux leaders internationaux, le chef de l'Etat s'adressera à la communauté française d'Israël, en particulier sur la lutte contre l'antisémitisme, a souligné l'Elysée.

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