France

Mobilisation intersyndicale : des tensions à Paris, 370 000 manifestants selon la CGT

Alors que le cortège intersyndical s'élance à Paris pour contester la réforme des retraites, des craintes ont été avancées quant au parcours qui aboutira près des lieux de pouvoir de la capitale. Ailleurs en France, la mobilisation a déjà commencé.

Jeudi 9 janvier

Vers 17h30, le journaliste reporter d'images de RT France, Nicolas Winckler, s'est fait bousculer par un manifestant «black bloc» qui s'en est pris à sa caméra en lui demandant de ne pas le filmer, mais de filmer les policiers. Quelques minutes plus tard, un policier s'est approché de lui, a pris le pare-soleil et a démonté le récepteur HF en disant «Casse-toi !». Il lui a rendu le pare-soleil une heure plus tard en lui expliquant : «Filmez plutôt les manifestants.»

Le ministère de l'Intérieur annonce 452 000 manifestants dans toute la France, dont 56 000 à Paris. La CGT avance de son côté le chiffre de 1,2 million de manifestants dans toute la France. Les services de police eux, ont communiqué le chiffre de 280 000 manifestants dans l'Hexagone.

Les derniers manifestants sont arrivés à Saint-Augustin, à Paris. Ils se dispersent dans le calme, selon Le Monde.

Selon le comptage du cabinet privé Occurence, il y aurait 44 000 manifestants à Paris ce 9 janvier. De son côté, la CGT a avancé le chiffre de 370 000 personnes.

La situation semble progressivement revenir au calme. Selon une journaliste du Monde, «l'ordre de dispersion a été donné à 19h» et «les manifestants à l'origine des violences semblent être partis».

A Paris, la situation est confuse. «D'un côté, le cortège avance toujours vers son itinéraire prévu. D'un autre côté, il y a dispersion», explique notre journaliste sur place. Des heurts sont en cours.

Dans un entretien au Figaro publié ce 9 janvier, le ministre de l’Action et des Comptes publics Géralrd Darmanin affirme que le gouvernement estime que l'âge pivot est «juste et efficace».

«Le gouvernement continue de penser que l'âge pivot est une mesure juste et efficace. Ce qui est sûr, c'est qu'on doit travailler un peu plus longtemps», a-t-il déclaré.

A 18h, les forces de l'ordre ont procédé à 24 interpellations à Paris, rapporte la préfecture de police. C'est 8 de plus qu'à 16h15.

Hors Paris, les différents cortèges semblent s'être dispersés dans le reste de la France.

Selon les autorités, la somme des manifestants était de 22 000 à Marseille, 14 000 à Toulouse, 11 000 à Lyon, 10 000 à Bordeaux, 8 400 à Nantes et 6 000 à Lille.

Selon le média indépendant Là-bas si j'y suis, «les manifestants sont pris au piège dans la nasse devant la gare Saint-Lazare». Les forces de l'ordre menaceraient de charger.

Malgré la tombée de la nuit, des affrontements entre manifestants et forces de l'ordre sont toujours en cours à Paris. 

Au moins 280 000 personnes ont manifesté, dans plus de 80 villes françaises, selon les autorités. De leur côté les syndicats revendiquaient près de 1,2 million de manifestants dans 65 cortèges.

Au micro de RT France, Julien Lambert, membre de la fédération CGT des mines et de l’énergie, estime qu'«un gouvernement à l'écoute suspendrait son projet».

Place Saint-Augustin : affrontement entre manifestants et forces de l'ordre. Un journaliste sur place évoque une «violence inouïe».

La préfecture de police appelle à se désolidariser des «groupes violents».

Selon la préfecture de police de Paris, 16 personnes ont été interpellées à 16h15. 

De plus en plus de manifestants approchent de la place de la République. 

A Saint-Lazare, d'importantes tensions entre forces de l'ordre et manifestants. Plusieurs vidéos montrent des lancers de gaz lacrymogènes.

Le président du parti République Souveraine, Georges Kuzmanovic, confirme à RT France que son stand a bien été détruit par des militants «antifascistes» lors de la manifestation parisienne. Il explique également avoir reçu «un coup de poing» d'un black bloc.

«Nous avions, comme les autres organisations politiques, mis en place un barnum avec les manifestants où l'on présentait nos arguments contre la réforme des retraites. Un groupe de personnes qui se disent "antifascistes" ont incendié une poubelle située à coté et mis par terre l'un de nos camarades, qui a quelques contusions. Il s'est pris un coup de poing», explique-t-il. «Quelques coups ont été distribués, ils ont détruit le barnum [...] Moi, je me suis aussi pris un coup de poing», ajoute-t-il. Le leader de République Souveraine a tenu à préciser que «les Gilets jaunes qui étaient présents nous ont soutenus», qualifiant «d'idiots utiles de la Macronie» les auteurs de ces violences.

La tête du cortège parisien est bien arrivée à Saint-Lazare. Elle fait désormais marche arrière, rapporte une journaliste du Monde.

La CGT a comptabilisé 370 000 manifestants à Paris. Ce serait la mobilisation la plus importante depuis le début du mouvement, selon le syndicat.

Le journaliste de Brut Rémy Busine, interpellé en début d'après-midi, a annoncé qu'il venait d'être libéré.

«Libre à l’instant après 2h30 sans être libre de mes mouvements après une interpellation et direction le commissariat du 11eme pour le port d’un masque à gaz», a-t-il tweeté. Il affirme que son matériel a été saisi.

A Paris, le stand du parti République Souveraine a été détruit par des manifestants. Sur une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux, on peut entendre un homme crier «fachos dehors». 

A Paris, la situation est particulièrement tendue cour du Havre. Sur une vidéo, on peut voir des affrontements entre manifestants et forces de l'ordre. Selon un journaliste sur place, des personnes auraient été blessées et interpellées. 

Depuis le début de l'après-midi, une photo d'un homme au visage ensanglanté est très relayée sur les réseaux sociaux. 

Selon France 3 Normandie, il s'agit d'un manifestant de 61 ans qui aurait reçu des coups de matraque à la tête, lors de la manifestation à Rouen.

A Lille, la tension ne redescend pas. Selon un étudiant en journalisme sur place, «les forces de l'ordre ont essayé de couper le cortège».

Des manifestants se seraient armés de pavés.

A Bordeaux, la gare est paralysée, selon un journaliste local sur place. Les manifestants ont envahi les lieux et des pétards auraient été lancés.

Nouvelles tensions à Paris, aux abords de la gare Saint-Lazare. «Charge et fuite des manifestants», explique un journaliste du Figaro.

A Amiens, la gare est envahie par des manifestants. 

Une députée LREM du Tarn accuse le RN et LFI de «manipulation politique», à propos du mouvement de grève. Selon elle, ces partis «surfent largement sur cette situation».

«Emmanuel Macron, on vient te chercher chez toi», scandent des manifestants.

«Macron nous fait la guerre et sa police aussi mais on reste déter' pour bloquer le pays», chante le collectif Art en Grève, opposé à la réforme des retraites.

Selon, un journaliste du Monde, la tête du cortège parisien arrive sur la place d'Estienne D'Orves. Elle se situe à environ 500 mètres de l'arrivée, prévue à Saint-Augustin.

La candidate LFI à la mairie de Paris Danielle Simonnet est dans le cortège parisien. Dans un tweet, elle s'affiche aux côtés de l'ex-footballeur Vikash Dhorasoo, lui aussi candidat aux élections municipales sur la liste de Danielle Simonnet.

«Jean-Michel Blanquer augmente nos salaires ! De tes primes on n'en veut pas !», chantent des personnels de l'Education nationale à Paris. 

Les manifestants sont «plusieurs milliers» à Paris. Pour l'heure, difficile d'avancer un chiffre plus précis.

Comme à Paris, les premiers heurts éclatent à Lille. «Les manifestants en noir lancent des projectiles sur les policiers qui répliquent par des lacrymogènes», écrit un journaliste local.

Les manifestants sont «très nombreux» à Paris, selon une journaliste de RT France en tête de cortège. On y trouve des personnes de «toutes professions», constate-t-elle.

«Cette réforme est totalement injuste», s'indigne Zina Bounab, secrétaire de direction en EHPAD, au micro de RT France.

Le premier secrétaire du Parti socialiste Olivier Faure est présent dans le cortège parisien. Le PS est opposé à la réforme des retraites. 

Rue La Fayette à Paris, de nouvelles tensions apparaissent. Le cortège se dirige vers Saint-Augustin.

Le leader de la France Insoumise Jean-Luc Mélenchon estime qu'il n'y a «pas d'incidents» à Marseille. La raison : «pas de préfet Lallement, ni ses méthodes», déclare-t-il en faisant référence au préfet de police de Paris.

Un peu plus tôt, Jean-Luc Mélenchon s'est affiché aux côtés des avocats qui manifestent dans la cité phocéenne. 

A Nice, comme ailleurs, des avocats se sont mobilisés contre la réforme des retraites. 

La tête du cortège parisien est déjà au niveau de la gare de l'Est.

L'ambiance y semble plus festive qu'à l'arrière, où des heurts entre militants antifascistes et forces de l'ordres ont éclaté.

Les premières tensions apparaissent entre des CRS et des manifestants. Des militants antifascistes scandent «tout le monde déteste la police» et «flics, violeurs, assassins», rapporte un journaliste du Figaro dans le cortège.

Les journalistes de RT France sont présents dans le cortège parisien. Des personnes affluent de toute part pour rejoindre la place de la République.

Des militantes de l'association Attac ont organisé un happening, lors de la manifestation contre la réforme des retraites à Paris. «La réforme des retraites va renforcer la précarité des femmes», dénonce l'une d'elles, citée par un journaliste du pure-player écologiste Reporterre.

Le cortège parisien est actuellement près de la place de la République. La foule est «dense», selon le rédacteur en chef adjoint du magazine Politis.

A Bordeaux, le cortège vient de s'élancer.

A Toulouse, 120 000 personnes ont défilé, selon la CGT. De son côté, la préfecture de Haute-Garonne annonce seulement 14 000 manifestants, rapporte un journaliste local sur place.

Le SNES-FSU, principal syndicat des enseignants du second degré, annonce que «plus d'un collègue sur deux» est en grève ce 9 janvier. Outre Paris, des professeurs du second degré battent le pavé à Reims, Saint-Malo, Lille, Rennes, Calais, ou encore Clermont.

Plusieurs organisations syndicales de l'enseignement ont publié un communiqué pour dénoncer les événements qui ont eu lieu dans la matinée, au lycée Pontus de Tyard de Chalon-sur-Saône. Elles se disent «choquées et scandalisées».

Devant ce lycée, la tension est montée entre manifestants et forces de l'ordre. Dans une vidéo publiée sur Twitter, on peut notamment voir les forces de l'ordre faire usage de gaz lacrymogènes. 

Le cortège parisien, composé de plusieurs milliers de personnes, s'est élancé. 

Le journaliste Remy Buisine s'est fait interpeller par les forces de l'ordre sur la place de la République à Paris. 

A Toulouse, la manifestation a commencé vers 10h ce matin. Selon France bleu, 20 000 personnes faisaient partie du cortège, tandis que Cédric Caubère, secrétaire général de la CGT 31, avance le chiffre de 120 000 manifestants et la préfecture 14 000. 

Plusieurs centaines d'avocats en grève ont bloqué dans la matinée les entrées du tribunal de grande instance de Lille, empêché la tenue des audiences et jeté leurs robes à terre pour protester contre la réforme des retraites selon l'AFP. 

Dès 8H45, «plus de 300 confrères ont bloqué le palais» pour «exiger la pérennité de leur régime autonome», a affirmé à l'AFP l'un des grévistes, Maître Dimitri Bétremieux. Ils ont ensuite symboliquement jeté, peu avant 10H, leurs robes dans le hall principal.

Le tiers des cheminots (32,6%) étaient en grève ce 9 janvier au matin pour la quatrième journée de mobilisation interprofessionnelle contre la réforme des retraites, dont 66,6% des conducteurs de train, selon les chiffres publiés par la direction de la SNCF. 57,6% des contrôleurs et 37,4% des aiguilleurs étaient aussi en grève, selon ce même décompte. 

A Marseille, où Jean-Luc Mélenchon est aux côtés des manifestants, plusieurs milliers de personnes ont déjà commencé à défiler, selon les chiffres avancés par l'AFP. 

Des cheminots se réunissent à Gare de Lyon, avant de rejoindre la manifestation prévue à 13h30, au départ de République. 

Premières tensions à Rouen où les forces de l'ordre ont entrepris de séparer le cortège en deux, avant de matraquer et gazer des manifestants, selon un journaliste présent sur place.

La grève contre la réforme des retraites se poursuit dans tous le pays et touche tous les secteurs, comme à Bordeaux, où les avocats se sont mobilisés en nombre devant le tribunal de grande instance.

Le parcours de la manifestation intersyndicale ce 9 janvier s'élancera de la place de la République à 14 heures et se dirigera vers la place Saint-Augustin en passant par le boulevard Magenta, la rue Lafayette, la rue de Châteaudun.

Selon les sources du Figaro, un haut-fonctionnaire du ministère de l'Intérieur a toutefois estimé que le choix de la place Saint-Augustin pour clore le parcours n'était peut-être pas très judicieux, ou du moins «inhabituel» : «C’est tout petit, la place Saint-Augustin, et la gestion des foules en fin de parcours peut devenir délicate.» Le quotidien conservateur ajoute que des professionnels du maintien de l'ordre ont qualifié ce parcours d'«atypique» et de «risqué»... Surtout qu'il se termine à quelques encablures du palais de l'Elysée et de la place Beauvau où se trouvent respectivement la présidence de la République et le ministère de l'Intérieur. Les 5 500 membres des forces de sécurité intérieure sauront-ils contenir les 60 000 à 80 000 manifestants escomptés à Paris ? Selon Le Figaro, 5 000 à 6 000 Gilets jaunes seraient également attendus, ainsi qu'un millier d'activistes des mouvances d'ultra-gauche. Et de préciser que que la préfecture de police de Paris s'attend à un épisode à «hautes risques» qui mobilisera 45 compagnies républicaines de sécurité et escadrons de gendarmerie mobile, ainsi que 120 motocyclettes affectées aux brigades de répression de l'action violente (BRAV-M), les fameux «voltigeurs» ressuscités par le préfet Didier Lallement.

Un arrêté de la préfecture interdit également tout attroupement «se revendiquant des Gilets jaunes» dans les secteurs des Champs-Elysées, des palais nationaux, de Notre-Dame de Paris, du Trocadéro, du Champ de Mars, du Forum des Halles et de la gare Saint-Lazare.

Certains internautes dont le responsable politique communiste Thomas Portes se sont par ailleurs émus que la préfecture, dans un arrêté qui lui a été attribué à propos des dispositions prises ce 9 janvier, fasse usage du terme «parti politique contestataire». 

Interrogé par RT France le 8 janvier, l'ancien commandant de police et porte-parole de l'association policière UPNI Jean-Pierre Colombies, a pour sa part dit son désarroi quant à l'annonce du départ à la retraite du Directeur général de la police nationale (DGPN), Eric Morvan (de manière anticipée à l'âge de 62 ans au lieu de 65 ans) rapportée le 7 janvier : «Il annonce son départ à la veille d'une énorme mobilisation sociale qui va mobiliser de nombreux collègues pour le maintien de l'ordre, il n'aurait pas pu attendre une semaine ? C'est un signal catastrophique pour cette institution qui aurait besoin de stabilité et de solidité, les rats quittent le navire». Et de déplorer : «La direction se tire alors que les policiers du maintien de l'ordre seront encore en première ligne jeudi [ce 9 janvier] ! On dirait le Costa Concordia cette institution, ce n'est plus possible. Les grands chefs montent dans les canots de sauvetage et laissent les soutiers gérer la catastrophe. Ce n'est pas courageux et c'est symptomatique d'un état d'esprit général. Toutes les franges de la population sont opposées à cette réforme mal ficelée, alors peut-être que Morvan l'a compris et ne veut pas servir de fusible au regard de l'Histoire ?»

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