Plusieurs centaines de manifestants se sont réunis place de la République à Paris ce 5 janvier, avec pour mot d'ordre : «Justice pour Sarah» – une référence à la sexagénaire juive Sarah Halimi, tuée la nuit du 3 au 4 avril 2017 à Paris. Autour du socle de la statue de la République, une banderole indiquait : «Sarah tuée car juive».
Le 19 décembre, la cour d'appel de Paris avait déclaré Kobili Traoré, mis en examen pour le meurtre de Sarah Halimi, pénalement irresponsable, estimant que ce consommateur de cannabis était alors en proie à une «bouffée délirante». Par conséquent, il ne pourra pas être jugé aux assises. Cette décision a suscité de vives critiques au sein de la société civile et de la classe politique française. Elle est aussi fustigée par les manifestants battant le pavé ce 5 janvier, exigeant un nouveau procès.
Cité par l'AFP, William Attal, le frère de Lucie Attal, la victime – aussi appelée Sarah Halimi – a dénoncé à la tribune les «incohérences et les dysfonctionnements» à ses yeux de l'enquête menée depuis deux ans, considérant que sa sœur avait été victime d'«un crime religieux antisémite». Muriel Ouaknine Melki, l'avocate de William Attal, a qualifié la décision du 19 décembre de «décision de la honte», réclamant un procès aux assises.
Présent à la manifestation, l'écrivain Marek Halter a déclaré à la foule, comme on peut l'entendre dans une vidéo publiée sur Twitter par une journaliste de l'hebdomadaire Paris Match : «Je suis surpris, je suis horrifié [...] de ne pas voir des curés, des imams» à la mobilisation.
D'après un journaliste écrivant notamment pour le magazine Stratégies, de nombreux manifestants se trouvaient, en fin d'après-midi, devant l’ancien immeuble de Sarah Halimi à Belleville, rue Vancouleurs (XIe arrondissement), non loin de la place de la République.
Des rassemblements du même type ont eu lieu dans d'autres villes : à Marseille, selon la police, 2 500 personnes ont défilé de la préfecture au Palais de justice, brandissant notamment des pancartes sarcastiques : «Fume des joints, il t'arrivera rien.»
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