France

Grèves : une clinique porte plainte après une coupure d’électricité pendant une opération

Le directeur d'une clinique agenaise a déposé une plainte après la coupure d’électricité survenue le 21 décembre. Revendiquée par la CGT, l'action visait à perturber la rencontre entre Agen et Toulouse, mais aurait pu impacter une opération délicate.

Alors que le gouvernement peine à expliquer sa future réforme des retraites, la FNME CGT Aquitaine (Fédération nationale des mines et de l’énergie du syndicat) a procédé, le 21 décembre dans la ville d’Agen (Lot-et-Garonne), à une coupure d’électricité qui a beaucoup fait parler. Ayant pour objectif premier de perturber la rencontre de rugby entre Agen et Toulouse, interrompue pendant quelques minutes en début de seconde période, l’action a également touché la clinique Esquirol-Saint-Hilaire alors qu’un chirurgien était en pleine opération.

«Cette coupure a eu lieu alors qu'un de mes confrères était en train d'opérer. Il était en train de réaliser une opération de chirurgie vasculaire majeure», a souligné Philippe Fiatte, lui aussi chirurgien dans l’établissement privé, auprès de nos confrères de La Dépêche du Midi. «Même si l'interruption de l'électricité n'a duré qu'une dizaine de secondes avant que le groupe électrogène du bloc opératoire prenne le relais, cela aurait pu avoir des conséquences graves», a toutefois ajouté le praticien, toujours dans le quotidien régional.

Le principal intéressé, présent au bloc opératoire ce jour-là, Alain Veyret, explique que si la coupure est bien intervenue durant son opération, elle n’a pas affecté son travail : «Je n'ai pas eu de problème lors de mon intervention. Cela a coupé et une trentaine de secondes après, cela s'est rallumé. Le temps de latence de la mise en route du groupe électrogène». Celui qui a été maire d’Agen au début des années 2000 a précisé auprès du journal qu’il ne souhaitait pas porter plainte.

Le maire d'Agen furieux

A contrario, deux plaintes ont été déposées par Enedis et par le directeur de la clinique Lionel Combes, auprès du parquet d’Agen, d’après des informations de La Dépêche du Midi. Le maire d’Agen, Jean Dionis, s’est de son côté fendu d’un tweet explicite : «Scandaleux ! Je viens d’avoir confirmation par EDF/ENEDIS qu’il s’agissait d’une coupure sauvage!».

L’action a immédiatement été revendiquée par la FNME CGT Aquitaine sur son compte Facebook ainsi que par la CGT Energie des Alpes-Maritimes sur Twitter. «Pour nous, dans la période, la priorité doit être l'avenir de nos retraites ainsi que l'avenir de nos enfants [...] Nous ne pouvons rester indifférents à cette attaque sans précédent et à ce gouvernement qui enfonce le peuple français dans la précarité», est-il souligné dans le document de la FNME CGT Aquitaine. Un incident du même type s’est déroulé lors du match de rugby entre Castres et Lyon, joué le même jour.

Alors que la contestation dirigée contre le projet de réforme du système des retraites ne cesse de croître, entre grève interprofessionnelle s'inscrivant dans la durée et actions ciblées, Edouard Philippe doit rencontrer les organisations syndicales le 7 janvier. Une grande journée de mobilisation nationale est par ailleurs prévue le 9 janvier.

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