Dans une série de tweets, Alexandre Benalla s'est adressé ce 23 décembre à ses compatriotes les plus critiques vis-à-vis de l'histoire coloniale européenne, allant jusqu'à leur suggérer de quitter le pays pour être «en cohérence avec [eux-mêmes]».
«Si vous en voulez tant au pays dans lequel vous êtes et aux descendants de ceux qui selon vous ont pillé, violé, tué, torturé, ... Soyez en cohérence avec vous-même, "Rentrez chez vous" ! Vous pourrez profiter des infrastructures ultra-modernes, des hôpitaux derniers cris», a-t-il tweeté.
Cette publication fait suite à une longue série de tweets, qui s'inscrit dans les réactions aux récents propos d'Emmanuel Macron, formulés depuis Abidjan, sur la colonisation française. «Trop souvent aujourd'hui, la France est perçue [comme ayant] un regard d'hégémonie et des oripeaux d'un colonialisme qui a été une erreur profonde, une faute de la République», a notamment déclaré le chef d'Etat français au côté de son homologue ivoirien Alassane Ouattara.
Depuis son smartphone, l'ancien collaborateur de l'Elysée a souhaité défendre ce qu'il estimait être les aspects positifs de la colonisation pour les sociétés colonisées. «Je vous le confirme la colonisation a eu du bon» ou «Non la colonisation n'a pas été une mauvaise chose», a-t-il par exemple tweeté, s'en prenant par ailleurs aux «pseudo-historiens» qu'il accuse de «réduire la conquête coloniale à un amalgame plus que douteux entre guerre d'Algérie, esclavagisme et occupation».
Après avoir rejoint le réseau social en juillet 2019, l'ancien chargé de mission auprès d'Emmanuel Macron a multiplié les publications fracassantes. Le 11 septembre dernier, il participait par exemple à une passe d'armes virtuelle l'opposant au député du Nord Ugo Bernalicis (LFI), après que celui-ci se fut proposé de «représenter son camarade Alexis Corbière dans l'octogone face à Benalla».
Alexandre Benalla a été mis en examen à ce stade dans deux volets de l'affaire à son nom, portant sur des violences commises en marge du défilé du 1er-Mai 2018 et sur son usage abusif de ses passeports diplomatiques. Au total, cinq procédures judiciaires ont été ouvertes dans cette tentaculaire affaire.