France

«Un Noël pour Julian Assange» : mobilisation à Paris pour le fondateur de WikiLeaks

Ce 15 décembre, des manifestants se sont regroupés à Paris pour soutenir Julian Assange. Parmi eux, le conseiller juridique du fondateur de WikiLeaks, Juan Branco. Il dénonce le silence des médias et demande à la France d'agir pour libérer Assange.

«On est en train de laisser mourir quelqu'un par lâcheté et couardise» : Juan Branco n'a pas mâché ses mots au micro de RT France, à propos de la situation de Julian Assange. A l'occasion d'une manifestation intitulée «Un Noël pour Julian Assange», le 15 décembre sur le Pont des Arts à Paris, l'avocat et conseiller juridique en France du fondateur de WikiLeaks a dénoncé les conditions de détention de ce dernier et a réclamé la libération du journaliste. 

Juan Branco a avant tout mis en avant le silence de la plupart des médias sur la situation de celui qui est actuellement détenu à Londres. «[Le monde médiatique] devrait s'être solidarisé bien en amont du destin de cette personne qui leur a permis de révéler des milliers de cas de crimes contre l'humanité, de crimes de guerre, de corruption», a-t-il estimé. Selon lui, «le seul tort» de Julian Assange est d'avoir montré aux médias «comment il fallait faire son travail». 

La faible couverture par les médias du cas Assange a, selon Juan Branco, une «conséquence dramatique». «Leur silence produit l'inconscience des citoyens, c'est-à-dire que des citoyens oublient le sort de Julian Assange. Et c'est un scandale que l'on soit obligé de se retrouver citoyens par nous-même à organiser des événements qui ne sont pas relayés ou peu, à l'exception de RT ou de quelques médias indépendants», a regretté l'avocat. «C'est grave car ça nous empêche de faire fonctionner la démocratie», a-t-il ajouté. 

Branco demande à la France d'agir

Les manifestants rassemblés ce 15 décembre à Paris demandent à la France d'agir. «Un petit pays comme l'Equateur a réussi à le protéger pendant six ans, on ne voit pas ce qui empêche la sixième puissance mondiale de le faire», se questionne Juan Branco, qui voit toutefois des motifs de satisfaction. «Depuis quelques mois, on sent une réaction sociale importante : il y a déjà 300 Gilets jaunes qui sont allés à Londres le soutenir [...] On sent qu'il y a un soutien populaire très important, ce qui manque, c'est une réaction des élites», ajoute l'avocat et militant. «Le seul tort [de Julian Assange] est d'avoir révélé des documents qui sont vrais», a conclu l'auteur de Crépuscule.

Julian Assange encourt une peine allant jusqu'à 175 ans d'emprisonnement aux Etats-Unis, qui lui reprochent la publication, en 2010, de 250 000 câbles diplomatiques et d'environ 500 000 documents confidentiels portant sur les activités de l'armée américaine en Irak et en Afghanistan.

En novembre, le rapporteur de l'ONU sur la torture, Nils Melzer, avait fait part de son inquiétude sur l'état de santé de Julian Assange. Le fondateur australien de WikiLeaks est détenu dans une prison de Londres, depuis son arrestation par la police britannique à l'ambassade d'Equateur où il s'était réfugié en 2012 après avoir été lâché par le président équatorien Lenin Moreno, successeur de Rafael Correa qui lui avait accordé l'asile.

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