France

Le projet de référendum sur ADP franchit le cap du million de soutiens

Le Conseil constitutionnel a annoncé que le million de signature pour réclamer un référendum sur la privatisation d'Aéroports de Paris (ADP) avait été atteint. Fort de ce cap symbolique, les militants espèrent pouvoir faire pression sur l'exécutif.

Le projet de référendum d’initiative partagée (RIP) sur la privatisation d’Aéroports de Paris (ADP), «visant à affirmer le caractère de service public national de l’exploitation des aérodromes de Paris», a franchi le million de signatures ce 4 décembre. L'annonce a été faite par le Conseil constitutionnel, qui publie un décompte du nombre de signataires tous les 15 jours.

Symbolique, ce cap reste théoriquement insuffisant pour déclencher la mise en oeuvre d'un référendum, puisque le seuil nécessaire prévu par la loi est 4,7 millions de signataires. Néanmoins, les partisans d'un référendum espèrent que le million de signatures leur permettra de faire pression sur le président de la République française, Emmanuel Macron, qui a la possibilité de lancer cette initiative.

Un moyen de pression pour les opposants à la privatisation

«Le cap d’un million de signatures devra signifier quelque chose pour le gouvernement et pour le président de la République qui trouvait que le seuil actuel de 4,7 millions était trop élevé et qu’il fallait le réduire à un million [...] Nous disons au président : vous avez l’occasion de tenir un engagement que nous pouvons partager avec vous. Allez-y, déclenchez le référendum», avait expliqué le député PS Boris Vallaud, l'un des initiateurs du projet de RIP, lancé le 13 juin.

Lors du précédent décompte du Conseil constitutionnel, à la date du 20 novembre, 969 000 personnes avaient apporté leur soutien officiel au projet de référendum sur la privatisation d’ADP. Pour parvenir à récolter les 31 000 signatures restantes et alerter les citoyens sur les enjeux de la privatisation d’ADP, les partisans du RIP avaient organisé le 30 novembre un rassemblement place de la République à Paris. Un nouveau rassemblement est prévu ce 4 décembre, alors que la campagne doit se poursuivre jusqu'au 12 mars 2020, date limite pour récolter ces signatures.

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En vertu de l’article 11 de la Constitution française, le chef d’Etat français peut organiser un référendum d’initiative présidentielle si le projet de référendum d’initiative partagée recueille un dixième des électeurs inscrits, soit 4 717 396 personnes. Il peut toutefois lancer cette initiative sur proposition du gouvernement.

Emmanuel Macron avait annoncé, lors du grand débat national censé apporter des réponses aux revendications des Gilets jaunes, notamment sur la question de la démocratie participative, vouloir réformer le RIP pour qu’un million de citoyens puissent le déclencher.

248 parlementaires, de LFI à LR, à l’origine du RIP avaient annoncé qu’ils demanderaient à rencontrer le président français si tôt le million de signataires atteint.

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