L'affaire des emplois présumés fictifs d'eurodéputés MoDem vient de prendre un nouveau tournant. Le 29 novembre, Sylvie Goulard, ex-candidate de la France à la Commission européenne et ancienne eurodéputée MoDem, a été mise en examen pour «détournement de fonds publics» le 28 novembre, à l'issue de son audition au tribunal de Paris.
Le 10 septembre, l'ancienne ministre des Armées avait été entendue dans le cadre de la même affaire, sous régime de l’audition libre, dans les locaux de l’Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales (Oclciff) à Nanterre. François Bayrou et l’ancienne eurodéputée Marielle de Sarnez avaient été entendus le lendemain dans la même affaire.
Après une enquête préliminaire du parquet de Paris en mars 2017 visant une vingtaine d’eurodéputés de tous bords, puis une enquête visant le MoDem, une information judiciaire contre X avait été ouverte en juillet 2017 pour abus de confiance, recel d’abus de confiance et escroqueries. L’affaire avait conduit Sylvie Goulard, Marielle de Sarnez et François Bayrou à démissionner du gouvernement, moins d’un mois après leur nomination.
Désavouée à la Commission européenne
L'ancienne ministre des Armées avait échoué à être nommée dans la nouvelle Commission européenne en raison, notamment, de cette enquête. Sa candidature avait été rejetée par les eurodéputés à une écrasante majorité de 82 voix contre 29 et une abstention. Ils doutaient de sa probité en raison de cette affaire.
Des interrogations avaient également été émises sur ses activités ayant justifié d'importantes rémunérations obtenues entre 2013 et 2016 de l'institut Berggruen, un think tank américain fondé par le milliardaire germano-américain Nicolas Berggruen. En tant que consultante, elle aurait ainsi touché plus de 10 000 euros mensuels entre octobre 2013 et janvier 2016, alors qu'elle était eurodéputée.
Ce vote avait provoqué la stupéfaction du chef de l'Etat français : «On m'a dit : "Votre nom est formidable, on le prend.", et puis [...] on me dit : "Finalement on n'en veut plus"», avait déclaré le président de la République.