France

Un an après les violences reprochées à la police dans un Burger King à Paris, où en est l'enquête ?

Une intervention policière musclée avait eu lieu dans un établissement de restauration rapide à Paris lors de l'acte 3 des Gilets jaunes. Les CRS impliqués ne semblent pas inquiétés par l'inspection administrative, selon une enquête du Monde.

Le quotidien vespéral Le Monde publie, ce 26 novembre, un article qui vient rappeler qu'après une intervention musclée de la première section de la 43e compagnie républicaine de sécurité de Chalon-sur-Saône dans un Burger King avenue Wagram à Paris le 1er décembre 2018, ni l'enquête de la section parisienne de l'Inspection générale de la police nationale (IGPN), ni l'information judiciaire n'ont permis d'établir quels policiers étaient concernés par les faits de violences qui sont reprochés à la police nationale.

Lors de l'acte 3 des Gilets jaunes à Paris, des manifestants s'étaient «réfugiés», selon Le Monde, dans ce fast-food où ils avaient été «violemment molestés», selon cette même source. Les vidéos de ces instants avaient rapidement été reprises sur les réseaux sociaux où elles sont devenues virales, suscitant notamment l'indignation des soutiens des Gilets jaunes.

Depuis lors, une enquête préliminaire a été diligentée et conclue au sein de la branche parisienne de l'IGPN, mais, selon un document dont Le Monde a eu connaissance, les auditions des deux gradés sur place (un commandant divisionnaire et un capitaine) n'ont pas permis d'établir l'identité des fonctionnaires impliqués.

Les deux officiers assurent qu'ils ne parviennent pas à identifier leurs hommes sous les tenues de protection et le capitaine précise même : «Si je ne reconnais pas ces fonctionnaires, personne d’autre ne peut être en mesure de les identifier.» Pourtant selon le journal, sur les images de vidéosurveillance du restaurant, on distingue clairement les visages de certains policiers dont la visière du casque de maintien de l'ordre est relevée. «D'autres détails, comme des armements et des dossards distinctifs» pourraient également permettre d'identifier les CRS impliqués sur ces vidéos, selon Le Monde.

Le quotidien du soir note aussi qu'il a eu accès à des «rapports confidentiels» qui documenteraient un emploi «injustifié» de la force mais préciseraient également le contexte de «grande pression» dans lequel les policiers devaient travailler ce jour-là.

Enfin, d'après Le Monde, «plusieurs sources interrogées» auraient assuré que «l’instruction en cours devrait permettre d’avancer» au sujet de l'identification des policiers concernés par cette opération contestée.

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