France

Sur le hashtag #UberCestOver, des femmes dénoncent les violences sexuelles de chauffeurs de VTC

La société Uber a tenté d'éteindre l'incendie, après avoir été la cible de témoignages de clientes rapportant des comportements déplacés de la part de chauffeurs. Nombre d'internautes ont réagi avec le hashtag «#UberCestOver».

Le hashtag #UberCestOver a émergé sur les réseaux sociaux après que Sonia, une étudiante strabourgeoise, a fait le récit de sa récente expérience de course Uber, le 17 novembre, lors de laquelle le conducteur se serait montré trop entreprenant. La situation a poussé la cliente à signaler l'épisode via l'application Uber ainsi qu'à déposer une plainte dès le lendemain.

Comme le rapporte le quotidien régional DNA Dernières nouvelles d'Alsace, afin de «mettre en garde d’autres filles», l'utilisatrice d'Uber a rendu compte de sa mésaventure sur les réseaux sociaux. «A partir du moment où je me suis retrouvée seule avec lui, il m’a demandé quel âge j’avais, si j’habitais seule [...] Comme je lui avais dit que j’étais étudiante en soins infirmiers, il m’a dit qu’il avait besoin que je le soigne», a notamment expliqué la jeune femme.

Expliquant que le chauffeur aurait décidé de rouler «anormalement lentement», la jeune Sonia poursuit le récit de son calvaire : «Il a commencé à poser sa main sur la mienne en la serrant très fort. Il l’a passée sur ma cuisse puis sur sa cuisse. J’ai tenté de le pousser avec mon sac .» Et l'étudiante d'expliquer qu'arrivée à destination, le prestataire Uber «a tendu sa bouche en disant "bisou"».

Comme le rapporte le site Rue89 Strasbourg, le chauffeur en question pourrait avoir déjà fait l'objet de signalements de la part d'autres utilisatrices de l'application. «Karim, son prénom a été changé, agresse les jeunes filles se retrouvant seules avec lui dans sa Mercedes, alors qu’il les raccompagne chez elles en pleine nuit», explique en effet Rue89 Strasbourg.

Rapidement, des internautes ont réagi au récit de Sonia en partageant d'autres récits personnels, chacune visant le géant du VTC, allant d'un simple comportement déplacé à des cas présumés de violences sexuelles.

A l'image d'un phénomène numérique prenant de l'ampleur, un mème évoquant la présence de «violeurs multirécidivistes» chez Uber a cumulé plusieurs milliers de «j'aime» et des centaines de commentaires sur Instagram. «On est des milliers, on a nos claviers, notre hashtag #UberCEstOver et notre détermination. Uber, il va falloir se justifier», peut-on lire dans le texte accompagnant l'image.

Le 21 novembre, la société américaine de VTC a réagi au phénomène à travers un double tweet affirmant dans un premier temps qu'«en cas d’incident lié à une agression sexuelle, le compte qui aurait commis les faits est systématiquement suspendu à titre préventif», puis en s'excusant d'avoir «commis une erreur en supprimant des messages [sur les réseaux sociaux] qui n’auraient pas dû l’être.»

Comme l'a rapporté BFMTV le 22 novembre, Uber aurait prévu de rendre prochainement disponible auprès de ses utilisateurs une nouvelle fonctionnalité, baptisée «RideCheck», avec l'objectif affiché de «détecter des anomalies en utilisant la puissance des données GPS et les capteurs dans les smartphones des chauffeurs».

Lire aussi : Accusé du viol d'une cliente, un livreur Uber Eats en situation irrégulière arrêté à Bordeaux