Cédric Villani a-t-il voulu être plus disruptif que la macronie ce 21 novembre ? Candidat à la mairie de Paris, sans avoir obtenu l'investiture de son parti La République en marche, le mathématicien vient de faire une nouvelle sortie médiatique qui risque de faire jaser dans les couloirs de l'Elysée. Invité sur BFM Paris, il a ainsi proposé un référendum pour apaiser les colères concernant la réforme des retraites : «Pour que ce système [de] retraites [puisse être] bien accepté, pour que toute la population s'en saisisse, il nous faut un référendum.»
Simple proposition innocente ou calcul digne d'un vieux loup de la politique ? Le lauréat de la médaille Fields semble verser dans la première catégorie, car selon lui, il n'y aurait qu'une seule issue possible à un tel vote, à savoir la victoire de ceux qui veulent briser le système actuel par répartition : «Un référendum qui permettra de dire à la France : "Nous avons franchi ce pas tous ensemble et nous avons adopté ce nouveau système de retraites."»
Pour bien montrer qu'il ne cherchait pas à être un caillou dans la chaussure des macroniens, le député de l'Essonne a d'ailleurs apporté son soutien sans faille à la réforme : «C'est une réforme majeure qui se prépare, [...] c'est une réforme qui doit se faire maintenant. Cela fait 30 ans qu'elle plombe le débat public. [...] Nous voulons un système qui soit juste, universel, équitable.» Et de conclure en exprimant également un soutien, «de tout cœur», à Jean-Paul Delevoye, l'actuel haut-commissaire en charge du dossier : «Je sais qu'il y a un travail énorme qui est fait, de justice, de discussion et de débat.»
Mais à deux semaines d'une grève contre la réforme des retraites, tant redoutée par le gouvernement, cette prise de position demeure quoi qu'il en soit ambigüe.
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