Les Gilets Jaunes se sont réunis dans toute la France ce 16 novembre 2019 afin de commémorer le premier anniversaire de leur mouvement de protestation. A Paris, une manifestation était organisée au départ de la Place d'Italie mais celle-ci a été annulée au dernier moment par le préfet, en raison de l'arrivée opportune de black-blocs. Ces derniers ont saccagé la place, allant jusqu'à dégrader une stèle en l'honneur du maréchal Juin, héros de la France libre durant la Seconde guerre mondiale. Suite à ces incidents, de nombreuses personnalités politiques ont fait part de leur indignation.
Les black blocs, «idiots utiles» du gouvernement pour le RN
«Le gouvernement a laissé ses idiots utiles, les black blocs, tout casser, attaquer policiers et pompiers, détruire une stèle en hommage au Maréchal Juin. Les revendications des Gilets Jaunes sont ainsi souillées. Christophe Castaner, incompétent et... complice !», a déclaré Marine le Pen.
Interrogé sur Europe 1, le vice-président du Rassemblement National (RN) Jordan Bardella a lui aussi fait part de son indignation. Selon lui, le gouvernement «laisse les milices d'extrême gauche pourrir le mouvement des Gilets Jaunes». Jordan Bardella a également appelé à la «dissolution» des black blocs. «Les gouvernements précédents ont su le faire lorsqu'il s'agissait de milices d'ultra-droite, sous le gouvernement de François Hollande, ça avait été fait par Manuel Valls», a-t-il rappelé.
«Je me sens solidaire des revendications, mais des vrais Gilets jaunes, ceux qui étaient là depuis le départ, ceux qui ont tenu les ronds-points, pas ceux qui sont jaunes à l'extérieur mais rouges à l'intérieur», a-t-il ajouté.
Jean-Luc Mélenchon dénonce une «milice gouvernementale» qui «provoque le désordre»
Mêmes réactions outrées du côté de la France insoumise (LFI). «Le préfet de police a été nul dans cette affaire. Il a lui-même créé les conditions du débordement», a déclaré Jean-Luc Mélenchon. «L'autorité publique a le devoir de mettre en place ce qui est le plus favorable, pas de créer les conditions du désordre comme l'a fait le préfet», a-t-il ajouté. «Ce n'est plus de la police républicaine, juste une milice gouvernementale. C'est cette milice qui provoque le désordre», s'est indigné le leader de la France insoumise.
Les casseurs, des «barbares» et des «ultra-jaunes» selon le gouvernement
Selon Sibeth Ndiaye, porte-parole du gouvernement, «on ne peut pas résumer» le mouvement des Gilets Jaunes «exclusivement à ces violences». Elle ajoute que ce mouvement «a été porteur à la fois de ce qu'est le mal-être français» et de «revendications», selon elles légitimes. «Malheureusement, le mouvement des Gilets jaunes est, depuis un certain nombre de mois, gangrené par des ultras», précise-t-elle.
Même rhétorique du côté du ministère de l'Intérieur. Christophe Castaner a ainsi appelé à distinguer le «mouvement d'origine des Gilets Jaunes» et «des voyous, des brutes qui étaient venus pour se battre, en découdre avec les forces de l'ordre, empêcher les pompiers d'agir».
«On a vu des barbares», affirme encore le ministre de l'Intérieur, dénonçant «des gens qui viennent de l'ultra gauche dont certains sont connus et aussi ces ultra jaunes radicalisés au fil des semaines».
Pour Les Républicains, les casseurs de la Place d'Italie sont des «décérébrés»
Les dirigeants des Républicains (LR) se sont eux-aussi émus de la violence des casseurs. «S’attaquer aux forces de l’ordre et aux pompiers, vandaliser des monuments commémoratifs, détruire et voler... Comment sommes-nous tombés si bas que cela puisse arriver en plein Paris ? Il y a des principes que rien n’autorise à ne pas respecter. La justice doit être implacable», s'est indigné l'eurodéputé François-Xavier Bellamy sur Twitter.
«La mémoire du Maréchal Juin, héros de Mont Cassino qui a rendu à la France son honneur face aux Nazis, souillée par des décérébrés Place d’Italie à Paris. Ces casseurs crachent sur la mémoire nationale, ils doivent être lourdement condamnés», a tweeté le député des Alpes-maritimes Eric Ciotti.
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