Emmanuel Macron s'est rendu à Rouen le 30 octobre, ville frappée par l'incendie de l'usine de produits chimiques Lubrizol le 26 septembre. Ce déplacement, qui n'était pas à l'agenda présidentiel, est intervenu alors que l'inquiétude demeure sur l'impact sanitaire et environnemental de l'incendie.
Si le bain de foule s'est déroulé, devant les caméras, dans le calme, les images ont clairement montré des sifflets et des huées à l'encontre du chef de l'Etat. Parmi les slogans ont fusé «On n'en peut plus, Macron dégage !», ou encore «Macron, démission !»
«Le pays est en révolte et ça va être de pire en pire !»
Emmanuel Macron a aussi reçu des invectives venant de personnes qui ont tenté de perturber le bain de foule. Accusant le président d'avoir «choisi» les personnes qu'il rencontrait face caméra, une riveraine a ainsi interrompu un échange qu'Emmanuel Macron avait avec une habitante de la ville, et s'est exclamée : «Pourquoi vous n'allez pas là bas ? Il y a des gens qui crèvent la dalle, qui vous attendent !»
Elle a ensuite interpellé le chef de l'Etat en l'accusant notamment de voler les Français : «Vous êtes le président de tous, pas que des riches !». Cette femme a aussi averti le président de la situation d'un pays «en révolte» et s'est inquiétée de la «destruction» de la France, dont Emmanuel Macron serait, selon elle, responsable. «Le pays est en révolte et ça va être de pire en pire ! Tout le monde se réveille et vous fermez les yeux», a lancé la riveraine en colère.
«Vous n'arrêtez pas de passer des lois par derrière pour nous voler derrière», s'est-elle exclamée par ailleurs, en se scandalisant de l'augmentation de la dotation d'hébergement de 300 euros, pour les députés s'hébergeant à Paris. «N'oubliez pas que vous êtes le président de tout le monde», a-t-elle fait également remarquer.
Lubrizol : pas de «défaillance des services de l’Etat», selon Macron
Lors d'une déclaration officielle lors d'un point presse à la mairie de la ville, Emmanuel Macron a estimé qu'il n'y avait pas eu de «défaillance des services de l’Etat» dans la gestion de l'incendie de l'usine chimique Lubrizol le 26 septembre dernier.
«Les services de l’Etat ont agi avec compétence, avec beaucoup de sang froid, beaucoup de professionnalisme», a ajouté le président de la République.
A l'issue d'une rencontre avec le maire, Yvon Robert, Emmanuel Macron s'est défendu d'être venu trop tard à Rouen. «Le rôle du président de la République n'est pas de se précipiter dès qu'il y a quelque chose qui se passe [...] Je ne crois pas que mon rôle soit de me substituer à chaque ministre», a-t-il assuré, saluant le courage du préfet de Normandie Pierre-André Durand.