France

Main d'un Gilet jaune arrachée à Bordeaux : le parquet général ouvre une information judiciaire

Le parquet général a ouvert une information judiciaire pour «violences volontaires ayant entraîné une mutilation» d'un Gilet jaune qui avait eu la main arrachée en décembre par une grenade lacrymogène, une affaire qui avait été classée sans suite.

«Une information judiciaire a été ouverte par le parquet de Bordeaux le 22 octobre du chef de violences volontaires ayant entraîné une mutilation ou une infirmité permanente sur la personne d'Antoine Boudinet par dépositaire de l'autorité publique», a annoncé à l'AFP le parquet général, confirmant une information de Sud-Ouest. L'affaire avait été classée sans suite.

Un terme à l'inertie judiciaire à Bordeaux sur les violences policières autour des manifestations de Gilets jaunes

L'avocat du blessé, Jean-François Blanco, qui avait déposé plainte pour mutilation volontaire quelques jours après les faits, a salué cette décision «rarissime» du parquet général, qu'il avait saisi, de revenir sur un classement sans suite. Elle est également «importante», selon lui, car mettant «un terme à l'inertie judiciaire à Bordeaux sur les violences policières autour des manifestations de Gilets jaunes».

Antoine Boudinet, 27 ans, avait eu la main arrachée le 8 décembre par l'explosion d'une grenade lacrymogène assourdissante GLI-F4 (qui contient une charge de TNT) qu'il avait ramassée, en marge de heurts entre manifestants et forces de l'ordre sur la place de l'Hôtel de ville.

L'ouverture d'une information judiciaire, qui va permettre au plaignant de se constituer partie civile «va enfin permettre d'avoir une investigation impartiale» sur les événements, a déclaré à l'AFP Jean-François Blanco, déplorant la «vacuité totale» de l'enquête de l'IGPN sur les faits. Sa conclusion était qu'«elle n'avait pas permis de déterminer quelle personne avait tiré la grenade», selon l'avocat. 

Dans sa plainte initiale, il visait le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner et le préfet de Gironde Didier Lallement, dont selon lui, «la responsabilité est engagée pour avoir exposé volontairement, par l'usage de GLI-F4 dont la dangerosité était connue, à des dangers pas nécessaires au maintien de l'ordre».

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