France

Deux blessés graves dans une attaque contre la mosquée de Bayonne, un homme interpellé

Un individu a ouvert le feu sur deux individus devant la mosquée de Bayonne, après avoir tenté d'en incendier la porte. Deux blessés graves sont à déplorer. Le suspect, un ancien candidat du FN en 2015, a été interpellé à proximité de son domicile.

Un individu a tenté d'incendier la porte de la mosquée de Bayonne ce 28 octobre, avant d'ouvrir le feu, blessant grièvement deux septuagénaires qui l'avaient surpris, selon les informations communiquées par le préfet des Pyrénées-Atlantiques. L'individu a incendié un véhicule dans sa fuite.

Le tireur serait un ancien candidat Front national 

Le tireur présumé a ensuite été interpellé rapidement par les forces de l'ordre à son domicile, dans les Landes. Selon une source policière citée par l'AFP, il s'agit de Claude Sinké, un homme âgé de 84 ans.

Le suspect a été candidat Front national (désormais Rassemblement national) aux départementales en 2015 dans le canton de Seignanx (Landes), selon les listes officielles. L'information, d'abord relayée par Reuters et l'AFP, a été confirmée par le parti. Sur le plateau de CNEWS, Nicolas Bay, député européen RN, a assuré que l'octogénaire avait depuis quitté la formation politique : «C'est un extrémiste qui n'avait rien à faire dans nos rangs», a-t-il par ailleurs affirmé.

Quant à la présidente du parti, Marine Le Pen a condamné sur Twitter «un acte inqualifiable absolument contraire à toutes les valeurs portées» par le RN. «Ces crimes doivent être traités avec la sévérité la plus totale», a-t-elle par ailleurs ajouté. 

Dans un tweet, Emmanuel Macron a condamné «avec fermeté l’attaque odieuse perpétrée devant la mosquée de Bayonne». Et le président d'ajouter : «La République ne tolérera jamais la haine. Tout sera mis en œuvre pour punir les auteurs et protéger nos compatriotes de confession musulmane.»

De son côté, le ministre de l'Intérieur, Christophe Castaner, a adressé ses pensées aux blessés ainsi qu'a leurs proches et exprimé son soutien «à la communauté musulmane» dont il dit mesurer «le choc et l’effroi». Il a salué dans un second tweet, «le grand professionnalisme et la réactivité» de la police qui a procédé à l'interpellation du tireur présumé.

Dans l'ensemble de la classe politique, les réactions indignées se sont également succédé. «A Bayonne, le harcèlement contre les musulmans a produit son effet. Un fou a tiré devant une mosquée. Maintenant ça suffit ! La responsabilité de chacun est engagée. Les paroles publiques doivent cesser d'encourager la haine !» a déclaré le leader de la France insoumise, Jean-Luc Mélenchon.

«Chacun doit pouvoir pratiquer sa religion sereinement tant que nos lois sont respectées», a affirmé Nicolas Dupont-Aignan, remerciant les forces de l'ordre ayant interpellé l'auteur de l'attentat.

Une équipe de déminage a été envoyée au domicile du suspect, à Saint-Martin de Seignanx, à 16 km de Bayonne. Le site de la radio France Bleu, citant la police, rapporte que le suspect serait un ancien militaire. Une arme et une bonbonne de gaz auraient en outre été retrouvées dans son véhicule, d'après la même source.