France

Dix militants en garde à vue prolongée pour des jets de peinture sur une banque à Nice

A Nice, des manifestants se sont rassemblés afin d'exiger la libération de 10 militants altermondialistes interpellés pour avoir dégradé la façade d'une banque. Certains activistes prônent une action de «désobéissance civile».

Une trentaine de citoyens se sont rassemblés devant la caserne Auvare, le 27 octobre à Nice (Alpes-Maritimes), où étaient entendus dix militants interpellés la veille, le 26 octobre, en marge de l'acte 50 de la mobilisation des Gilets jaunes, selon Nice Matin. Ces activistes sont accusés d'avoir dégradé la façade d'une enseigne de la Société générale de l'avenue Jean Médecin à Nice. Le soir du 27 octobre, ils étaient encore en garde à vue. Selon les manifestants les soutenant, des perquisitions auraient été menées chez certains de ces activistes.

Selon le journal local, le groupe de personnes interpellées compterait trois membres du mouvement écologiste Extinction Rébellion, connu pour ses actions spectaculaires, et au moins un membre de l'organisation altermondialiste Attac.

Il leur est imputé des projections de peinture et des collages d'affiches sur la devanture d'une enseigne de la Société générale. Selon Maëlle Delavaud, militante locale d'Attac interviewée par Nice Matin, cet agissement avait pour objectif de critiquer les investissements des banques - notamment la Société générale - dans les paradis fiscaux et les énergies fossiles. «L’idée était à la fois de dénoncer la fraude fiscale et leur responsabilité dans l’impact climatique», explique l'activiste.

«Ils ont mené une action symbolique pour dénoncer une banque sale», détaille le porte-parole national d’Attac, Raphaël Pradeau, avant de relativiser ce qu'il estime être «une dégradation légère». «Bien sûr, c’est illégal. Mais ça reste de la désobéissance civile. 48 heures de garde à vue, c’est très exagéré. Ailleurs qu’à Nice, ça ne se serait pas passé comme ça !», conclut-il.

Selon France Bleu, 9 des 10 militants sont poursuivis pour «dégradation en réunion» et «participation à un groupement en vue de commettre une infraction». D'après le droit en vigueur, ces quatre femmes et cinq hommes, âgés de 28 à 66 ans, encoureraient jusqu'à cinq ans de prison et 75 000 euros d'amende. Jean-Michel Prêtre, procureur de la République, a prolongé la garde à vue de ces militants à 48 heures. Ces derniers ont été déférés le 28 octobre et seront jugés à Nice le 10 février 2020.

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