France

Le Pen affirme que le candidat RN à la mairie de Strasbourg avait «caché» ses violences racistes

Marine Le Pen a défendu le choix de son parti d'avoir investi un candidat polémique en vue des municipales à Strasbourg avant d'abandonner. Selon elle, il avait «caché» au RN ses condamnations pour violences racistes.

La présidente du Rassemblement national a dû s'expliquer après les révélations sur le passé de la tête de liste de son parti pour les élections municipales à Strasbourg. Le candidat de 34 ans avait subitement renoncé à sa candidature, avant que ses condamnations pour actes racistes ne soient dévoilées. Marine Le Pen a déclaré, devant l'Association des journalistes parlementaires, que Thibault Gond-Manteaux, 34 ans, «avait caché à la commission d'investiture [du RN] non seulement ces comportements inadmissibles, scandaleux, mais de surcroît des condamnations ou la condamnation [...] qui en a été la conséquence».

Ancien candidat aux législatives en 2017 et délégué départemental dans le Bas-Rhin [poste dont il vient de démissionner], le jeune cadre du RN avait été investi le 17 octobre pour briguer la mairie de Strasbourg aux municipales. Il avait finalement renoncé au poste le lendemain, invoquant officiellement des «contraintes professionnelles imprévues», selon les Dernières nouvelles d'Alsace (DNA).

Deux condamnations, dont une aux assises 

Entre son investiture et l'annonce de son renoncement, plusieurs commentaires sur les réseaux sociaux avaient fait état du passé violent et raciste du candidat. Selon un document judiciaire, il avait en effet été condamné pour des violences à caractère raciste commises dans l'Yonne dans les années 2000, alors qu'il était membre d'un groupuscule d'extrême-droite.

En 2011, il a été condamné par le tribunal correctionnel d'Auxerre à trois ans de prison, dont 18 mois ferme, pour avoir participé en 2005 à l'agression dans un parc de deux personnes d'origine maghrébine.

En mai 2012, Thibault Gond-Manteaux a comparu avec huit autres personnes devant les assises des mineurs de l'Yonne [certains des accusés étaient mineurs au moment des faits] pour huit incendies de restaurants turcs, commis en 2004 et 2005, il avait alors écopé de cinq ans de prison, dont dix-huit mois ferme, peine confondue avec la précédente.

La perquisition menée par les enquêteurs avaient montré qu'un exemplaire de Mein Kampf ainsi qu'une montre frappée du sigle «SS» et d'une croix gammée, étaient à son domicile selon les DNA.

«Nous avons demandé, comme nous le faisons pour tous les candidats, un extrait de casier judiciaire. Mais les condamnations pénales des mineurs ne sont pas indiquées sur les casiers judiciaires», a encore justifié Marine Le Pen, pour expliquer pourquoi le passé du candidat n'avait pas été découvert. Le RN devrait investir d'ici fin octobre un nouveau candidat pour les municipales à Strasbourg, selon la presse régionale. 

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