La journée de mobilisation des sapeurs-pompiers à Paris a été entachée de plusieurs épisodes violents survenus en plusieurs points de la capitale ce 15 octobre.
Alors que plusieurs milliers de manifestants (entre 7 000 et 10 000 selon les syndicats, 7 400 d'après la préfecture de police de Paris), défilaient entre la place de la République et la place de la Nation, des CRS ont fait usage d'un canon à eau pour disperser un groupe venu leur faire face.
Les policiers ont dans la foulée procédé à une charge et tirés des cartouches de gaz lacrymogène. Plusieurs pompiers ont ensuite retenu leurs camarades, les incitant à reprendre leur marche vers la place de la Nation sans plus de confrontation avec la police.
Tirs de gaz lacrymogène devant l'Assemblée nationale
Parallèlement à cette manifestation, quelques dizaines de pompiers se sont rendus devant l'Assemblée nationale, où ils ont été dispersés à grand renfort de gaz lacrymogène, mais aussi par des tirs de canon à eau après plusieurs heures de face à face avec les forces de l'ordre.
Quelques élus sont venus à la rencontre des manifestants avant leur dispersion, dont la présidente du Rassemblement national Marine Le Pen, qui a dénoncé un pouvoir politique «totalement effondré», réduit à «lancer des policiers contre des pompiers» et à «chercher le conflit».
Présent place de la Concorde, le député de La France insoumise Eric Coquerel a de son côté qualifié d'«insupportable» le fait que des pompiers aient été empêchés de quitter les lieux par les forces de l'ordre.
Périphérique bloqué et nuage de gaz sur la place de la Nation
Après la dispersion des cortèges syndicaux place de la Nation, des groupes de manifestants ont entrepris un blocage du boulevard périphérique et des voies de circulations en pleine heure de pointe avant de se voir déloger par les forces de l'ordre.
La situation est restée tendue jusqu'à la tombée de la nuit, la police a procédé à plusieurs interpellations.
Selon le ministère de l'Intérieur, ces «incidents isolés» ont «fait trois blessés parmi les policiers et ont donné lieu à six interpellations». Aucun bilan des blessés du côté des pompiers n'a pour l'heure été établi.
Dans une vidéo qui a recueilli une grande audience sur Twitter, un homme qui se présente comme un pompier montre une blessure à sa jambe. «Je me suis fait tirer dessus à bout portant», assure-t-il en expliquant que tandis qu'il aidait un de ses copains à se relever, «un CRS [lui] a tiré dessus». Il tient également des propos peu amènes à l'endroit du président de la République.
La situation est revenue peu à peu au calme avec la tombée de la nuit, la plupart des sapeurs-pompiers venant de province étant repartis à bord de bus affrétés par les syndicats. Des blocages sporadiques ont cependant continué en début de soirée.
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