France

Attaque à la préfecture : Nunez contraint de voler au secours de Castaner en pleine audition

Devant la commission des lois, le ministre de l'Intérieur a montré de sérieuses lacunes sur la classification des informations qui touchent à l'organisation des services de renseignement. Son secrétaire d'Etat est intervenu pour le corriger.

Fortement critiqué par l'opposition, qui réclame haut et fort sa démission depuis l'attaque à la préfecture de police de Paris, le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner a-t-il un peu plus fragilisé sa position lors d'une audition devant la commission des lois ce 10 octobre ?

Interrogé sur les fonctions attribuées dans le cadre de son travail à l'auteur de l'attentat, le ministre n'a pas brillé par sa connaissance des règles liées à la classification des informations. «Je crois qu'on va pouvoir vous communiquer la fiche de poste de l'auteur», a-t-il ainsi répondu, avant de se faire immédiatement reprendre par son secrétaire d'Etat, Laurent Nunez. «Elle est forcément classifiée parce qu'elle touche à l'organisation. Tout ce qui touche à l'organisation des services de renseignement sont classifiés donc on pourra pas vous la communiquer, mais on peut en parler», a expliqué ce dernier, visiblement bien plus au courant des règles en vigueur que le ministre.

Semblant vouloir donner le change, Christophe Castaner a alors tenté de reprendre la main, sans beaucoup plus de succès : «Vous savez ce qu'on va faire? On va la communiquer à la mission.» Mais il s'est de nouveau fait corriger, cette fois par le président de la commission des lois Philippe Bas, qui lui a rappelé que l'information était à communiquer «à la délégation parlementaire au renseignement».

Christophe Castaner, qui n'entend pas démissionner, a reconnu un «dysfonctionnement d'Etat» mais pas un «scandale d'Etat» après la tuerie de la préfecture de police survenue à Paris le 3 octobre, qui a fait quatre morts. Le ministre de l'Intérieur a fermement rejeté les appels à sa démission, venus principalement des rangs de la droite, assurant qu'il ne cherchait pas à se «dédouaner».

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