France

#BoycottNutella : le groupe Ferrero indigne à droite en se distanciant d'une émission de Zemmour

Le groupe Ferrero, qui possède la marque Nutella, a décidé de retirer ses publicités placées avant le talk-show Zemmour et Naulleau sur Paris Première, après avoir été interpellé sur Twitter. Des personnalités de droite sont montées au créneau.

Dans un tweet publié le 7 octobre, le groupe Ferrero, propriétaire de la marque Nutella, a fait savoir qu'il ne diffuserait plus de publicité avant l’émission Zemmour et Naulleau (Paris Première). «A la vue des récents événements, nous avons demandé à Paris Première d’exclure ce programme de notre liste de diffusion», a ainsi déclaré le compte Twitter français du groupe agroalimentaire italien.

Cette décision fait suite à une injonction, formulée le 3 octobre par le compte Twitter français des Sleeping Giants, qui se définissent comme «un collectif citoyen de lutte contre le financement du discours de haine». Cette injonction s'inscrivait dans la polémique provoquée par le récent discours d'Eric Zemmour lors de la convention de la droite, traitant notamment de l'immigration et de l'islam et qui a indigné nombre de journalistes et d'internautes.

«En passant vos pubs sur Paris Première ce mercredi 2 octobre pendant l’émission d’ [Eric] Zemmour, vous le cautionnez et le financez. Est-ce délibéré ?», s’étaient ainsi interrogés les Sleeping Giants, clouant au pilori des réseaux sociaux le groupe Ferrero.

«En aucun cas nous ne cautionnons les propos et prises de position de monsieur [Eric] Zemmour. Nous avions effectivement un spot avant l’émission. Notre agence média ne connaissait ni le contenu ni la programmation au moment où elle a réalisé nos achats média avec Paris Première», a tweeté en guise de réponse le groupe Ferrero avant d’officialiser dans la foulée sa décision «d’exclure» l’émission en question de sa liste de diffusion.

Des personnalités de droite et du RN montent au créneau et appellent au boycott du Nutella

Accueillie avec satisfaction par les Sleeping Giants, la décision du groupe Ferrero a, en revanche, indigné des responsables et figures politiques situés à droite de l'échiquier politique, dont certains ont appelé au boycott des produits Ferrero – et en particulier du fameux Nutella.

«Je préfère le courage d’un [Eric] Zemmour même si je ne partage pas toutes ses analyses à votre lâcheté face un groupe de pression qui veut museler la liberté d’expression en France ! Pour ma part, plus jamais de produits Ferrero !», s’est par exemple insurgée la député européenne Les Républicains (LR), Nadine Morano.

A droite également, Erik Tegnér, co-organisateur de la convention de la droite, a employé le hashtag #BoycottNutella en réaction à la «décision ahurissante et idéologue» du groupe Ferrero.

Le leader des Patriotes, Florian Philippot, a fustigé de son côté un procédé permettant aux «multinationales» de «dicter leurs préférences idéologiques et politiques à la télévision». Pour lui, le Conseil Supérieur de l’Audiovisuel (CSA) «doit interdire toute publicité Nutella à la télévision française tant que la situation n’est pas rétablie».

Des cadres du Rassemblement national (RN), tels que Gilbert Collard ou Nicolas Bay, ont eux interpelé la marque, lui rappelant la présence dans ses différents produits d'huile de palme. Celle-ci, cultivée dans de vastes plantations, est accusée par les défenseurs de l'environnement de provoquer une déforestation massive.

«L'"huile de palme" de la soumission économique décernée à Nutella qui ne diffusera plus de publicité avant les émissions d' [Eric] Zemmour : on s'en tartine !», a ainsi raillé le député européen et avocat Gilbert Collard. 

Un certain nombre d'internautes, n'affichant pas forcément de sympathie pour Eric Zemmour, ont d'ailleurs vu dans cet appel au boycott du Nutella une bonne raison de critiquer l'utilisation d'huile de palme dans ce produit, au nom de principes écologiques ou diététiques. 

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