France

Allemagne : un homme s'empare d'un camion et fonce dans plusieurs voitures, faisant neuf blessés

Neuf personnes ont été blessées à Limburg, dans l'ouest de l'Allemagne, où un réfugié syrien au volant d'un camion volé a percuté plusieurs voitures. Les motivations du chauffeur restent floues mais la police n'exclut aucune piste.

Un homme au volant d'un camion volé a percuté plusieurs voitures le soir du 7 octobre à Limburg, dans l'ouest de l'Allemagne, faisant une dizaine de blessés avant d'être arrêté. Les motivations de l'acte restent pour l'heure obscures mais la police n'a exclu aucune piste. «Nous ne disposons pas d'éléments suffisants sur le contexte [pour privilégier une hypothèse particulière]», a résumé la police dans la soirée, alors que plusieurs témoignages recueillis par la presse locale évoquent le comportement erratique du suspect, dont le trajet s'est étalé sur quelques centaines de mètres. Selon le quotidien régional Frankfurter Neue Presse cité par l'AFP, plusieurs témoins l'auraient entendu évoquer «Allah», mais cette information n'a pas été confirmée de source officielle.

D'après la police, «un homme» s'est emparé vers 17h20 d'un poids lourd en centre-ville, pour emboutir un peu plus loin plusieurs voitures qui patientaient à un feu rouge face au palais de justice. Elle a fait savoir ce 8 octobre au matin qu'au total environ neuf personnes avaient été légèrement blessées, dont le conducteur du camion volé et suspect. «Personne n'a été grièvement blessé», ont précisé les forces de l'ordre. Le semi-remorque blanc a terminé sa course sur des plates-bandes séparant une route de deux fois trois voies, le pare-choc enfoncé. Dans la nuit, des dépanneuses ont entrepris de débarrasser les neuf véhicules accidentés dont une camionnette, selon des journalistes de l'AFP sur place.

Selon des «sources proches des services de sécurité» citées par l'agence allemande DPA et dont les propos sont rapportés par l'AFP, le conducteur du véhicule est un Syrien de 32 ans arrivé en 2015 en Allemagne, au plus fort de l'afflux de centaines de milliers de personnes fuyant la guerre et la misère. Connu pour des «affaires de drogue et de violence», d'après la même source, il n'aurait aucun contact connu avec des islamistes ou d'autres extrémistes.

«Nous n'excluons absolument rien», a déclaré le 7 octobre un porte-parole de la police cité par l'agence de presse allemande DPA, interrogé sur l'éventualité d'une attaque terroriste dans cette ville de 35 000 habitants située non loin de Francfort. 

Cité par le quotidien local Frankfurter Neue Presse, le chauffeur habituel du camion explique avoir vu un homme d'une trentaine d'années, barbu avec des cheveux ras, le regard «fixe et peut-être sous l'influence de la drogue» ouvrir la porte de son véhicule alors à l'arrêt. «Je lui ai demandé : "Qu'est-ce que tu veux de moi ?" Mais il n'a pas dit un mot. Je lui ai reposé la question, et il m'a tiré hors du camion», raconte cet employé d'une firme de logistique, qui dit avoir couru derrière son engin.

Après la collision survenue quelques centaines de mètres plus loin, le suspect a d'abord été entouré par un groupe de joggeurs, le nez et les mains en sang et le pantalon déchiré, selon des témoins au quotidien. Selon Bettina Yeisley, une employée accourue sur les lieux avec ses collègues après avoir entendu l'impact, l'homme assis près d'un arbre a expliqué avoir «mal partout» et s'appeler Mohammed. D'après d'autres personnes, il a plusieurs fois prononcé le mot «Allah», ce qui a incité le petit groupe à le retenir, explique le Frankfurter Neue Presse. La police n'a confirmé aucun de ces éléments. «Pas de conjectures, s'il vous plaît», a martelé la direction régionale de la police dans plusieurs tweets, appelant tous les témoins et détenteurs de photos et vidéos utiles à l'enquête à se manifester.

Les autorités allemandes sont sur le qui-vive après plusieurs attaques djihadistes ces dernières années. La plus meurtrière a eu lieu en décembre 2016, lorsqu'un Tunisien, Anis Amri, a foncé sur un marché de Noël de Berlin au volant d'un camion volé, tuant douze personnes. En avril, le patron du Renseignement intérieur Thomas Haldenwang a estimé que 2 240 islamistes avec un «potentiel terroriste» vivaient en Allemagne.