Face à l'avalanche de réactions engendrées par la communication gouvernementale sur la tuerie de la préfecture de police de Paris, le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner s'est exprimé ce 6 octobre sur le plateau du journal télévisé de TF1, refusant de céder aux pressions de ceux qui appellent à sa démission.
«Evidemment, il y a eu des failles. Trois hommes, une femme sont morts», a déclaré Christophe Castaner en commentant l'attaque au couteau qui a coûté la vie à 4 personnes. Interrogé sur sa potentielle démission, le ministre s'est montré catégorique : «Non, la question ne se pose pas.»
s'il y a eu des erreurs d'appréciation, il faudra les sanctionner
De fait, Christophe Castaner a estimé qu'il y avait eu «un dysfonctionnement» : «S'il y a eu des fautes, nous les corrigerons. Et s'il y a eu des erreurs d'appréciation, il faudra les sanctionner, c'est indispensable», a-t-il affirmé.
«Cet homme ne s'est pas caché d'être musulman. Mais ce n'est pas parce que l'on est musulman que l'on est terroriste. Ses collègues savaient qu'il était musulman [...] Dans son dossier administratif, aucun élément sur la radicalisation de Mickael Harpon n'apparaît. Il était plutôt bien noté», a souligné le ministre, tout en précisant : «Ce qui compte c'est de comprendre. Après les révélations dans la presse, j'ai demandé des explications à la préfecture de police [...] Effectivement, certains des collègues de Mickaël Harpon auraient fait état en juillet 2015 d'altercations après les attentats de Charlie Hebdo. Mais ces collègues ont décidé de ne pas faire de signalement.»
De son côté, invité sur le plateau télévisé de BFMTV, le secrétaire d'Etat auprès du ministre de l'Intérieur Laurent Nuñez a réfuté l'existence d'une cellule. «J'ai un certain nombre d'éléments d'informations mais vous comprenez bien que ça relève du parquet national antiterroriste. L'enquête va se poursuivre, mais à ce stade [...] on ne peut pas parler de l'existence d'une cellule», a-t-il affirmé.
Lors d'un premier point presse au soir de la tuerie, le ministre de l'Intérieur avait affirmé que l'assaillant «n'avait jamais présenté de difficultés comportementales [ni] le moindre signe d'alerte», version remise en cause par des informations rapidement relayées dans le paysage médiatique, dont bon bon nombre se sont avérées exactes. L'écart entre la communication gouvernementale et les révélations successives de la presse n'avait pas tardé à provoquer une vague d'indignation au sein de la droite, des personnalités politiques appelant désormais à la démission du ministre de l'Intérieur.