France

«Droit de critiquer une religion» : Eric Zemmour persiste et signe après sa diatribe sur l'islam

Après la polémique liée à ses propos sur l'immigration et l'islam, Eric Zemmour s'est justifié, confirmant au passage que l'islam était une «religion totalitaire». De nombreuses personnalités lui ont exprimé leur soutien.

Dans l'émission Zemmour et Naulleau diffusée le soir du 2 octobre sur Paris Première, le chroniqueur et essayiste Eric Zemmour a assumé ses propos sur l'islam et l'immigration, tenus lors de la «Convention de la droite» le 28 septembre et ayant suscité une vaste polémique.

«Je maintiens [et] je n'injurie personne», a-t-il lancé au cours du talk-show. «L'islam est une religion totalitaire qui prend en charge les individus [...], et deuxièmement j'ai le droit de le dire, on a le droit de critiquer une religion», a répliqué Eric Zemmour à son compère Eric Naulleau, invoquant, à l'appui de ses propos, plusieurs auteurs comme «Paul Claudel qui comparait l'islam au nazisme».

Afin de développer son argumentaire, l'éditorialiste a cité un rapport de 2005 du Haut conseil à l'intégration : «La pratique de la religion étant libre, l'islamophobie, c'est-à-dire la peur ou la détestation de la religion islamique ne relève pas du racisme.»

Invité par la présentatrice de l'émission Anaïs Bouton – qui s'est dite personnellement «choquée» par les déclarations du polémiste – à s'expliquer sur sa participation à la «Convention de la droite», organisée par des proches de Marion Maréchal, Eric Zemmour a affirmé que «ce n'était pas une réunion partisane ou électorale, [ni] une réunion autour de Marion Maréchal».

Eric Zemmour a poursuivi en affirmant «défendre ses convictions, un projet de société». Il a avancé l'idée que les journalistes faisaient tous de la politique, prenant en exemple des journaux comme Le Monde ou Libération.

Des philosophes et des politiques soutiennent Eric Zemmour au nom de la liberté d'expression

Si Eric Zemmour a été la cible d'attaques après son discours du 28 septembre et visé par une enquête du parquet de Paris, le chroniqueur a reçu le soutien de nombreuses personnalités. Nombre d'entre elles ont ainsi invoqué la liberté d'expression et le droit d'opinion pour défendre Eric Zemmour. Deux des trois candidats à la présidence du parti Les Républicains (LR), Julien Aubert et Guillaume Larrivé, font partie de ceux-ci, tout comme le député et président de Debout la France, Nicolas Dupont-Aignan, le député européen Rassemblement national (RN) Gilbert Collard, le philosophe Michel Onfray, l'essayiste gaulliste Dominique Jamet ou la journaliste Elisabeth Lévy.

L'association Damoclès, co-organisatrice de la «Convention de la droite» a également soutenu le polémiste avec le lancement du hashtag sur les réseaux sociaux «#JeSoutiensZemmour» et la publication d'une pétition intitulée : «Non à la censure, oui à la liberté d'expression !»

Une manifestation de soutien annulée après son maintien au Figaro

Du côté du Figaro – l'un des employeurs d'Eric Zemmour – après avoir été interpellé par la Société des journalistes (SDJ), le directeur de la rédaction Alexis Brezet a répondu que «les propos d’Eric Zemmour n'[étaient] pas prononcés au nom du Figaro et n'engage[aie]nt en rien le journal». Le quotidien ayant décidé de ne pas se déparer de son éditorialiste, une manifestation de soutien prévue devant les locaux du Figaro a été annulée par leurs organisateurs.

Un autre de ses employeurs, RTL, a quant à lui mis fin à sa collaboration avec Eric Zemmour, sans toutefois lui fermer totalement la porte de ses émissions. «Eric Zemmour ne participera plus au débat de 8H20 le vendredi, auquel il ne collaborait déjà plus que ponctuellement», a fait savoir à l'AFP la station le 3 octobre, confirmant une information du site Puremédias, et précisant qu'au cours du dernier trimestre, il n'était intervenu que trois fois à l'antenne. «Dans le cadre de la pluralité des opinions à laquelle RTL est attachée, la porte ne lui est pas fermée» en tant qu'invité lors d'émissions, a toutefois souligné la radio.

La direction de Paris Première (chaîne qui appartient au Groupe M6, comme RTL) a fait savoir pour sa part qu'elle avait convoqué le journaliste le 1er octobre «afin de revenir sur sa participation récente à des événements politiques et sur les propos particulièrement choquants et provocateurs» qu'il avait tenus, et qu'il lui avait «été rappelé fermement les conditions de sa participation» au programme Zemmour et Naulleau.

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