France

Immigrés «colonisateurs», «islamisation de la rue» : une enquête ouverte sur les propos de Zemmour

Le polémiste fait l'objet d'une enquête du parquet de Paris pour son discours offensif sur l'islam et l'immigration lors de la «Convention de la droite». La retransmission de sa prise de parole sur LCI avait suscité des levées de boucliers.

Le parquet de Paris a annoncé le 1er octobre l'ouverture d'une enquête, pour «injures publiques» et «provocation publique à la discrimination, la haine ou la violence», après des propos du polémiste Eric Zemmour visant l'immigration et l'islam.

Les investigations ont été confiées à la Brigade de répression de la délinquance contre la personne (BRDP). Dans ce discours, prononcé lors de la «Convention de la droite» le 28 septembre, Eric Zemmour s'en était pris, entre autres, aux immigrés «colonisateurs» et à «l'islamisation de la rue».

L'essayiste avait également cité l'écrivain Renaud Camus, théoricien du «grand remplacement», selon lequel la population blanche et chrétienne serait remplacée par une population immigrée musulmane. Eric Zemmour avait en outre ironisé sur les tenues de la porte-parole du gouvernement Sibeth Ndiaye, «sommet de la distinction française».

L'enquête a été ouverte pour «injures publiques en raison de l'origine ou de l'appartenance ou de la non appartenance à une ethnie, une nation, une race ou une religion déterminée» et «provocation publique à la discrimination, la haine ou la violence, à l'égard d'une personne ou d'un groupe de personnes à raison de leur origine ou de leur appartenance ou non appartenance à une ethnie, une nation, une race ou une religion déterminée». L'AFP ne précise pas quels propos exactement font l'objet de l'enquête.

Le discours d'Eric Zemmour avait suscité des réactions d'indignation, jusqu'au sein du gouvernement, le Premier ministre Edouard Philippe, condamnant des discours «nauséabonds et profondément contraires à l'idée que nous nous faisons de la France et de la République».

Plusieurs centaines de téléspectateurs avaient, par ailleurs, saisi le CSA après la diffusion sur LCI du discours. La Société des journalistes de la chaîne s'était en outre «désolidaris[é] de la décision» de diffuser le discours d'Eric Zemmour. LCI avait de son côté reconnu une «erreur d'appréciation», estimant a posteriori que «la diffusion du discours dans l’état n'était pas le format approprié». «Il y a bien eu contradiction et déconstruction des propos d'Éric Zemmour, mais c'était après-coup», précisait encore LCI dans un communiqué.

En 2011, Eric Zemmour avait déjà été condamné à 2 000 euros d'amende avec sursis pour avoir déclaré à la télévision : «La plupart des trafiquants sont noirs et arabes, c'est comme ça, c'est un fait.»

En 2018, il avait été relaxé en appel pour avoir affirmé dans un journal italien que les musulmans avaient «leur code civil, c'est le Coran».

En septembre 2019, il avait dû verser 3 000 euros d'amende pour avoir estimé, en 2016 lors de l'émission C à vous, qu'il fallait donner aux musulmans «le choix entre l'islam et la France». Il avait également affirmé que la France vivait «depuis 30 ans une invasion» et que «dans d'innombrables banlieues françaises où de nombreuses jeunes filles sont voilées» se jouait une «lutte pour islamiser un territoire».

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