Les obstacles se multiplient pour Boris Johnson qui, depuis son arrivée au 10 Downing street le 24 juillet, s'est fixé l'objectif de refuser tout nouveau report du Brexit afin de le faire appliquer à la date actuellement fixée au 31 octobre, soit près de trois ans et quatre mois après le référendum de juin 2016 sur l'appartenance du Royaume-Uni à l'Union européenne.
Peu importe le nombre de dispositifs que le Parlement invente pour me lier les mains, je m'efforcerai d'obtenir un accord dans l'intérêt national
Ce 10 septembre, le Premier ministre britannique a ainsi expliqué que son gouvernement poursuivait la négociation d'un accord, «tout en se préparant à une sortie sans accord». Boris Johnson s'est montré déterminé face à ses adversaires de la Chambre des communes, majoritairement opposés à une sortie de leur pays de l'UE sans accord. «Peu importe le nombre de dispositifs que le Parlement invente pour me lier les mains, je m'efforcerai d'obtenir un accord dans l'intérêt national [...] Le gouvernement ne reportera pas le Brexit», a-t-il déclaré.
Le discours de l'ancien maire de Londres s'inscrit dans un contexte politique particulièrement délicat puisque les membres du Parlement redoublent d'efforts pour faire échouer son engagement. Dans la nuit du 9 au 10 septembre, ils ont rejeté l'organisation de législatives anticipées demandées par Boris Johnson. Une semaine plus tôt, les députés adoptaient par 328 voix contre 301 une motion visant à prendre le contrôle de l'agenda parlementaire, normalement détenu par le gouvernement. L'adoption de cette motion avait alors débouché sur l'adoption, le 4 septembre, d'une autre motion contraignant le Premier ministre à demander à l'UE un nouveau report du Brexit au 31 janvier 2020, au cas où aucun accord de retrait ne serait conclu avec Bruxelles dans les prochaines semaines.
De son côté, anticipant l’hostilité croissante des députés à son égard, Boris Johnson avait annoncé le 28 août que les travaux du Parlement seraient suspendus la deuxième semaine de septembre et jusqu'au 14 octobre. «Si je réussis à conclure un accord avec l'UE, le Parlement pourra alors passer la loi pour la ratification de l'accord avant le 31 octobre», avait-il déclaré, précisant que les semaines à venir étaient «vitales pour [les] négociations avec l'UE».
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