France

Sarkozy veut des centres pour migrants en Bulgarie et s'attire les foudres des internautes

Lors de son discours à La Baule, samedi 5 septembre, Nicolas Sarkozy disait vouloir mettre en place des «camps de rétention» pour les migrants en Afrique du Nord, en Bulgarie et en Serbie, où les réactions ont été aussi immédiates que virulentes.

«Et pourquoi pas chez Carla Bruni ?» Les internautes bulgares avaient le sens de la formule, après le discours du patron des Républicains à La Baule. Alors que ce dernier parlait de «camps de rétention» aux frontières de l'Europe pour éviter les «drames de la méditerranée», les pays concernés, notamment la Serbie et la Bulgarie, n'ont pas pris ces propositions à la légères.

Les internautes bulgares se sont empressés de lui faire part de leurs contre-propositions. L'un d'entre eux suggère plutôt d'installer ces camps à Marseille ou en Corse, faisant référence à l'île natale de Carla Bruni-Sarkozy. Pour ce lecteur du quotidien Dnevnik, le Sud de la France est un bien meilleur choix : «un climat doux et tempéré, une population particulièrement accueillante et amicale», énonce-t-il, non sans ironie. «La France dispose de deux mistrals en rade – on pourrait les utiliser pour acheminer les migrants en toute sécurité», ajoute-t-il, faisant un clin d’œil aux deux navires que la France devait vendre à la Russie avant de se rétracter devant la pression internationale.

Piqués au vif, de nombreux internautes pointent du doigt l'aspect unilatéral des propositions de l'ancien président de la république. Celles-ci ont en effet été formulées sans concertation avec les gouvernements serbes ou bulgares. «Il y a un problème de géographie», souligne l'un deux, rappelant que «la Bulgarie est un pays de l'Union Européenne, comme la France. Mais à la différence de la France, nous n'avons pas de passé colonial. Plutôt que de donner des leçons de morale, que les Français l'assument !» Pour un de ses compatriotes, «cela montre combien les Français sont méprisants et hypocrites». «J'ai beaucoup de mal à imaginer les Serbes plier le genou et l'accepter», précise-t-il.

Sujet plus sensible aux yeux des Bulgares : le rôle de la France lors du conflit en Libye. Pour certains, ce rôle donne de fait à l'Hexagone une responsabilité dans la crise des migrants. Pour d'autres, le souvenir de la libération des infirmières bulgares réveille un souvenir plus positif. Dans tous les cas, les Bulgares considèrent que Nicolas Sarkozy fera parti du paysage politique à l'avenir et que ses discours sont donc à prendre au sérieux. «Si François Hollande continue de dégringoler dans les sondages, il y a de fortes chances que Sarkozy soit de nouveau le locataire de l’Élysée», rappelle un internaute, qui conclue : «Et en Europe, nous aurons un Merkozy 2. Au vu des acquis de Merkozy 1, je ne suis pas très optimistes».