Le gouvernement minimise-t-il la crise au sein du monde hospitalier pour discréditer la grève ? Mobilisées depuis plus de cinq mois pour certains services, les urgences risquent de perturber la rentrée politique du gouvernement et sa recherche constante d'économie dans la fonction publique.
Pour apaiser la colère, la ministre de la Santé Agnès Buzyn a affirmé que de nouvelles mesures arriveraient à la rentrée, sans préciser le contenu de celles-ci. Et pour calmer davantage les récalcitrants, le ministère a attesté que «la mobilisation [était] très diverse et en déclin à certains endroits», regrettant que «certains services rest[aient] en grève par solidarité alors même que les situations [avaient] été réglées localement».
Une sortie qui a fait bondir le collectif Inter-Urgences, dans un communiqué diffusé sur Twitter : «Non les situations sont loin d'être réglées localement !»
Au passage, Inter-Urgences prend l'exemple d'un triste record établi le 14 août, à Saint-Quentin, où un patient de 70 ans a «stagné aux urgences pendant six jours et 12 heures». «Un record dans un contexte où la direction fait la sourde oreille sur les revendications du personnel», a poursuivi le collectif.
Le ministère de la Santé a communiqué le 14 août avoir recensé 195 services d'accueil des urgences en grève. Pour Inter-Urgences, ils seraient en réalité 218.
Mi-juin, Agnès Buzyn, a débloqué 70 millions d'euros pour apaiser la colère des soignants. Les grévistes demandent une amélioration de leurs conditions de travail, notamment pour mieux assurer l'accueil des patients. Les autres doléances qui reviennent en boucle portent sur les heures supplémentaires non-prises en compte, les rappels incessants pour les besoins du service, l'alternance jour/nuit en raison du manque de personnel nocturne dédié dans certains services, ou encore les congés fractionnés...
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