Janna C., une jeune radicalisée interpellée en 2016, à l'âge de 18 ans, alors qu'elle envisageait de commettre un attentat en France au nom de l'organisation djihadiste Etat islamique (EI), a été condamnée le 7 août à Paris, à sept ans de prison. Le tribunal correctionnel a assorti cette peine d'une période de sûreté des deux tiers, et prononcé son maintien en détention. Il a également ordonné un suivi socio-judiciaire pendant cinq ans.
Le 12 juillet, le parquet avait requis la peine maximale de dix ans d'emprisonnement, à l'encontre de la jeune femme aujourd'hui âgée de 21 ans.
Abreuvée de la propagande de Daesh, elle avait été interpellée le 10 août 2016 dans un jardin public de Clermont-Ferrand, après avoir évoqué un projet d'attentat dans des messages et auprès de sa famille.
Cette jeune radicalisée avait la veille recherché sur internet «comment fabriquer une ceinture explo» ou la technique de «fabrication du TATP», un explosif artisanal très instable prisé des djihadistes. Sur Snapchat, elle avait donné «rendez-vous dans le paradis éternel».
A l'époque, «j'étais dans mon délire, [...] dans ma bulle» et commettre un attentat était «banal», avait expliqué la jeune femme à l'audience.
L'enquête avait débuté après un appel à commettre des attentats en France par le propagandiste français de l'EI Rachid Kassim, relayé sur une chaîne du réseau social Telegram. Les enquêteurs avaient repéré Janna C. en remontant ses échanges avec la créatrice de cette chaîne, alors mineure, poursuivie dans un dossier distinct. Elle était aussi jugée pour avoir incité cette mineure à commettre un attentat et pour avoir envisagé de se rendre en Syrie, ce qu'elle nie. Le tribunal a retenu un «projet d'action violente» à l'explosif contre Janna C., mais pas de volonté de départ en Syrie.
Une autre jeune radicalisée condamnée
Une autre radicalisée, Djelika S., 25 ans, qui était très proche de Janna sur internet et qui comparaissait à ses côtés, a quant à elle été condamnée à six ans d'emprisonnement.
Jeune femme à la personnalité instable, Djelika s'était auto-accusée devant les policiers, indiquant que Janna et elle avaient prévu deux attaques au couteau pour «tuer le maximum de personnes», des déclarations émises sans avocat et qui n'ont jamais été corroborées par l'enquête, a souligné le tribunal.
Les juges l'ont par conséquent uniquement condamnée pour des velléités de départ en Syrie. Huit ans avaient été requis à son encontre.
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