France

Val-d'Oise : procédures disciplinaires contre des pompiers grévistes

Entamé au début de l'été, le mouvement de grève des pompiers se maintient dans de nombreuses casernes de France. Si les grévistes mènent des actions symboliques, celles-ci sont parfois mal vues par leur hiérarchie. C'est le cas dans le Val-d'Oise.

Comme le rapporte Le Parisien ce 4 août, la direction des pompiers du Val-d'Oise ne voit pas d'un bon œil que certains soldats du feu aient décidé de montrer qu'ils prenaient part, même symboliquement, au mouvement de grève estival de la profession. En effet, des procédures disciplinaires ont été lancées contre les grévistes arborant leur brassard pendant les gardes.

Cité par le quotidien, Peter Gurruchaga, secrétaire général de la CGT du service départemental d'incendie et de secours (Sdis) du Val-d'Oise, affirme pourtant que les grévistes continuent d'assurer leurs missions de secours et que de fait, porter un brassard en service ou encore poser des banderoles sur leurs infrastructures constituent «la seule façon de faire connaître [leur] message». «[Aujourd'hui] 20 blâmes et deux demandes d'exclusion d'un jour ont été lancés. Non pas pour le port de brassard mais pour refus d'obéissance suite aux ordres de retirer ce brassard», explique le syndicaliste.

De son côté, la direction relativise les mesures engagées, expliquant qu'avant d'initier des sanctions, il était d'abord demandé aux agents grévistes d'enlever leur brassard lors de leur prise de fonction. «[L'agent] a le choix», confie un responsable hiérarchique au Parisien avant d'ajouter : «Nos agents ne sont pas pris en traître. Quand ils prennent une garde, ils ont un devoir de réserve, un devoir de neutralité.»

Depuis le préavis de grève déposé par sept syndicats de pompiers le 26 juin 2019, la profession connaît un mouvement social dans plusieurs casernes de France, censé s'étendre jusqu'au 31 août. Les pompiers grévistes multiplient pour l'heure les actions symboliques en signe de protestation.

A Montluçon (Allier), les pompiers participants au mouvement social collent par exemple de nombreuses banderoles sur leur centre de secours afin d'attirer l'attention.

Dans la ville de Tarbes (Hautes-Pyrénées), les grévistes ont également tagué la façade du centre de secours et leurs camions d'intervention. Le 2 août, France 3 Occitanie expliquait que «100% des effectifs [y étaient] en grève».

Dans les Pyrénées-Atlantiques, les pompiers grévistes de Pau ont pour leur part mené une action de visibilité devant l'hôtel de ville, le 31 juillet.

Parmi les revendications des grévistes, figurent notamment l'augmentation des effectifs ou encore une revalorisation significative de la prime de feu. En outre, la profession dénonce une situation critique. «Comme les urgences ou la police, le service public de secours est malade, sauf que pour nous l'Etat se cache derrière les pompiers volontaires», regrettait ainsi le syndicat majoritaire FA/SPP-PATS au début de la grève.

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