France

Twitter, Facebook et les scouts : un an après le scandale, Benalla se lance sur les réseaux sociaux

Jamais à court d'idées marketing, Alexandre Benalla a-t-il anticipé la date anniversaire de l'affaire qui porte son nom pour mieux lancer sa société de protection sur les réseaux ? Si oui, le pari semble réussi !

L'ancien collaborateur de l'Elysée dont le nom résonne dorénavant comme une affaire d'Etat a accordé des interviews au mois de juillet 2019 en amont de la date anniversaire des révélations qui ont fait trembler les murs du palais présidentiel un an plus tôt. Alexandre Benalla a aussi entretenu savamment une controverse croquignolette sur son passage contesté dans le scoutisme... Mais surtout il s'est lancé sur les réseaux sociaux Twitter et Facebook en affichant en bannière son nouveau projet de vie : Comya, la société de conseil en sécurité qu'il dirige depuis Marrakech, alternant des retours à son appartement d'Argenteuil. La saison 2 du feuilleton Benalla s'annonce a priori moins croustillante que la première.

Dans son interview au Nouvel économiste, le jeune homme est revenu sur son passage dans le scoutisme et a déclaré : «Ayant été chef scout chez les Scouts unitaires de France (SUF) à 15 ans [...] malgré mon jeune âge, dans les fonctions que j’ai été amené à assumer, j’ai toujours été un peu leader.» Problème : les scouts unitaires de France n'avaient visiblement beaucoup de souvenirs d'Alexandre Benalla et la responsable communication du groupe, Agnès Cerbelaud, a fait savoir sur Twitter que la seule mention de l'ancien garde du corps du candidat Macron dans leurs rangs était la suivante : un stage d'été de trois semaines dans un camp scout.

Alexandre Benalla a donc choisi de répondre pied à pied sur Twitter à chaque média qui l'accusait d'avoir exagéré la réalité en publiant des clichés de lui-même, enfant, arborant un uniforme digne des castors junior : «J'avais 13 ans, retour d'un weekend en forêt à Saint-Evroult, six mois après le grand camp passé avec les Scouts d'Europe. Mes camarades de la Troupe de Sées et de la patrouille du léopard ne m'ont pas oublié, c'est le principal :-)»

Des émoticônes souriants, des photos d'enfance et des polémiques indolentes, il semble bien qu'Alexandre Benalla, quoiqu'en théorie novice sur les réseaux sociaux, ait tout compris au jeu de l'autopromotion. Et au jeu du sang froid, l'ancien enfant de l'Eure passionné dès le plus jeune âge par la chose militaire, qui avait effectué son stage de troisième au Groupe de sécurité présidentiel, a déjà démontré que les feux de la rampe ne lui faisaient pas peur. Au contraire, ils le grisaient.

On se souvient à cet égard de l'enregistrement révélé par Mediapart en février 2019 et dans lequel on entendait une discussion attribuée à Vincent Crase et son compère alors qu'ils évoquaient l'explosion de l'affaire le 26 juillet 2018 : «C'était un film l'histoire quand même, hein?», demande Alexandre Benalla. «Ah ben c'est un cauchemar, oui! Un film d'horreur», a rétorqué celui que l'on présente comme Vincent Crase. «C'est une bonne expérience […]. À 26 ans, si tu veux, il n'y a pas grand monde qui vit… qui provoque deux commissions d'enquête parlementaires, qui bloque le fonctionnement du Parlement…», se vante Alexandre Benalla, devant un interlocuteur qui lui demande : «Ça te fait rire?»

Le jeune homme a également été aperçu en pleine tempête médiatique à des soirées parisiennes où il prenait la pose pour des selfies avec des badauds. Tout semble être un jeu pour Alexandre Benalla et tout semble lui réussir également puisque la société Comya emploie déjà, à l'en croire, cinq salariés au Maroc. Cette société sert d'ailleurs de bannière sur les deux profils qu'il a créés sur les réseaux sociaux.

Benalla l'homme d'affaire dit en avoir fini avec l'entourage d'Emmanuel Macron et avant même d'avoir atteint l'âge de 30 ans, il semble vouloir se positionner comme un homme accompli. Dont acte.

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