Les dissensions affichées publiquement entre les prétendants La République en marche (LREM) à la mairie de Paris auraient-elles caché des coulisses bien peu reluisantes ? A en croire Le Point, ce fut bel et bien le cas. Dans un article publié ce 17 juillet, l’hebdomadaire attribue à l'ancien porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux des propos, pour certains injurieux, à l’égard des anciens aspirants de son camp.
Si l'hebdomadaire ne précise pas quand exactement et dans quel contexte les propos en question ont été formulés, il indique qu'ils ont été tenus «il y a quelques semaines», alors que la bataille pour l'investiture de LREM à Paris faisait rage.
«Il y a un abruti chaque jour qui veut être maire de Paris»
En évoquant Cédric Villani, la désormais tête de liste officielle du parti présidentiel pour la municipale à Paris aurait confié : «Il n’a pas les épaules pour encaisser une campagne de cette nature. Il ne verra pas venir les balles, il va se faire désosser !» Hugues Renson ? «C’est un fils de p***, on le sait depuis le premier jour». De son ancien collègue au gouvernement Mounir Mahjoubi ? «Bon, no comment...»
D’autres amabilités aurait également été proférées à l’encontre de ses concurrents hors LREM. Evoquant le député de centre-droit (Agir) Pierre-YvesBournazel, il aurait lâché : «Qui tient Bournazel par les c******* depuis le début, si ce n’est moi ? Pourquoi est-ce qu’on fait entrer [Frank] Riester au gouvernement ? Pour tenir les mecs d’Agir, tout cela n’est pas le fruit du hasard !» Ou encore : «Il y a un abruti chaque jour qui veut être maire de Paris.»
Sur le fond, il aurait déclaré : «Contrairement à ce que racontent tous les abrutis depuis vingt ans, Paris ne se gagne pas à gauche, mais ça se gagne au centre. Et pour gagner au centre, il faut prendre des voix à droite [...] Les gens qui sont d'accord avec moi sont Bertrand Delanoë et Philippe Grangeon, qui ont vaguement gagné des campagnes à Paris.»
Contacté par L’Obs, Benjamin Griveaux a déploré, via son entourage, «qu’une conversation privée se retrouve dans la presse». «Il a appelé des personnes citées pour s’excuser auprès d’elles. Le sujet est clos», a rapporté un journaliste de L'Obs, citant l’équipe du candidat. D’après la même source, le candidat marcheur n’aurait pas «démenti [...] la teneur des propos rapportés par Le Point.»
Selon un sondage BVA de juin, Benjamin Griveaux est en tête des intentions de vote pour le premier tour des municipales dans la capitale. Cette bévue plombera-t-elle sa campagne parisienne ? S'il est trop tôt pour le dire, ses adversaires politiques devraient s'en réjouir...
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