Les pronostics n'auront duré que quelques heures. Dans la foulée de la démission de François de Rugy, accablé par une succession de révélations quant à son train de vie, Elisabeth Borne, actuel ministre du travail, a été choisie ce 16 juillet pour prendre la tête du ministère de la transition écologique et solidaire. Du fait de cette nomination éclair, l'ancienne directrice du cabinet de Ségolène Royal se retrouve avec un double portefeuille.
«La confiance que m'accordent le président de la République et le Premier ministre est un immense honneur. Déterminée à poursuivre ce combat essentiel qu'est la transition écologique et solidaire. Au travail dès demain», a tweeté dans la nuit du 16 au 17 juillet Elisabeth Borne.
Avec les enjeux politiques majeurs qu'incarne la question écologique, a fortiori depuis la montée des Verts aux européennes, «le président a souhaité que cela aille extrêmement vite», a affirmé une source proche du gouvernement citée par l'AFP.
La nomination d'Elisabeth Borne, ex-directrice de la RATP de 2015 à 2017 et ancienne directrice de cabinet de Ségolène Royal au ministère de l'Ecologie en 2014, est «une évidence», a commenté la porte-parole du gouvernement, Sibeth Ndiaye.
Les premières réactions de l'opposition...
Du côté de l'opposition, l'arrivée d'Elisabeth Borne à la Transition écologique n'a pas tardé à faire réagir la classe politique, comme en témoignent les premiers messages publiés à ce sujet sur les réseaux sociaux.
Julien Bayou, porte-parole d'Europe Écologie Les Verts, a dénoncé un «décalage entre les discours et les actes» du gouvernement : «[Elisabeth Borne] n'est pas ministre d'Etat. Une ministre des transports qui a accompagné le déclin des petites lignes et la réduction du fret ferroviaire (et pas uniquement rungis Perpignan)», a-t-il commenté sur Twitter.
«L’écologie est rétrogradée en 2e division en perdant son ministère d’Etat quelques semaines après le verdissement de l’acte 2 du quinquennat», a pour sa part estimé Julien Odoul, membre du bureau national du RN.
Même constat au Parti communiste, comme en témoigne le commentaire du PCF à ce sujet : «Nommer à l'Ecologie celle qui s'apprête à remettre 25 000 camions sur les routes en fermant la ligne Perpignan-Rungis, c'est fort !»
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