France

Voitures incendiées, barricades, heurts avec la police... Nuit tendue après la victoire de l'Algérie

Avec un but marqué à la dernière minute du temps additionnel, l'Algérie accède à la finale de la CAN. Nombre de supporters des Fennecs ont alors célébré cette victoire dans plusieurs villes de France, lors de rassemblements pour le moins mouvementés.

L'équipe algérienne de football s'est qualifiée pour la finale de la Coupe d'Afrique des nations (CAN) en s'imposant 2-1 face au Nigéria. La victoire des Fennecs a donné lieu à des célébrations de part et d'autre de l'Hexagone. Cette troisième mi-temps, pour le moins agitée, a provoqué l'intervention des forces de l'ordre dans plusieurs villes de France. Le 15 juillet au matin, le ministère de l'Intérieur a annoncé ainsi avoir procédé à quelque 282 interpellations sur tout le territoire.

A Paris, les supporters algériens ont massivement convergé vers la place de l'Etoile. Si les chants de joie et les klaxons ont marqué la première partie des célébrations, l'ambiance festive a ensuite donné lieu à des heurts entre supporters et forces de l'ordre, aux abords de l'Arc de Triomphe et sur les Champs-Elysées. Ainsi en témoignent plusieurs scènes filmées sur place en plein milieu de la nuit. «Tensions en cours sur les Champs Elysées. La fête dégénère», commente par exemple le journaliste Clément Lanot peu après une heure du matin.

Un constat similaire est fait peu de temps après par le journaliste Rémy Buisine : «Des feux d’artifices en direction des forces de l’ordre, utilisation de gaz lacrymogènes en retour», précise-t-il.

La situation était également tendue dans le nord de la capitale, où un journaliste RT France a filmé plusieurs vidéos au moment de l'avancée des forces de l'ordre Boulevard de Rochechouart.

La cité phocéenne a également été le théâtre de célébrations qui ont tourné au vinaigre. «CRS et gendarmes mobiles [ont] repoussé près de 200 supporters algériens à Marseille, dont certains se sont rendus coupables de jets de projectiles», explique ainsi le quotidien La Provence qui ajoute : «Plusieurs grenades lacrymogènes ont dû être tirées, notamment parce que certaines personnes ont renversé et même brûlé des conteneurs à poubelles sur le cours Belsunce.»

La ville des Lumières a également connu des débordements dans la nuit. «De nombreux incidents ont éclaté, comme sur le quai Augagneur et dans l'Est lyonnais, où des voitures ont été brûlées [...] Des caillassages ont aussi été signalés. Les gaz lacrymogènes ont été utilisés par les forces de l'ordre», rapporte par exemple le quotidien Le Progrès. Une ambiance très confuse peut de fait être observée sur des images filmées à Lyon.

A Avignon, une quarantaine d'individus ont pris la fuite après avoir édifié «une barricade de poubelles en feu», comme l'explique La Provence.

La ville de Roubaix (Nord) n'a pas été épargnée par les dégradations nocturnes. Selon le compte Twitter INFO Roubaix, un panneau de signalisation aurait par exemple été arraché du sol.

En outre, des véhicules ont été incendiés et des affrontements ont eu lieu entre plusieurs individus et les forces de l'ordre.

Les violents incidents qui avaient déjà émaillé les défilés des supporters algériens après les quarts de finale le 11 juillet avaient été particulièrement commentés par la classe politique, le Rassemblement national ayant par exemple demandé au gouvernement d'interdire l'accès aux Champs-Elysées aux supporters des Fennecs le 14 juillet.

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